Une intervention de Laurence Tubiana dans le cadre d'un cycle de journées de dialogue organisé par le CIRED (ENPC-CNRS) et PACTE (U. Grenoble-CNRS), avec le soutien de l’INSHS et l'INSIS du CNRS : « La transition énergétique en France - Une cartographie des enjeux et des controverses ».
Laurence Tubiana participe à la première journée : « Transition énergétique, projets de société et tensions du présent ».
Présentation :
« Si elle engage de grands choix technologiques, la transition énergétique ne s'y réduit pas. Elle passera de facto par des compromis entre visions du futur contradictoires et par la prise au sérieux des contraintes et inquiétudes du présent. Elle implique un effort d’investissement de long terme, à rendre compatible avec les évolutions de la régulation européenne des infrastructures publiques et les niveaux de profitabilité requis pour attirer l’épargne privée. Enfin, parce qu’elle évitera difficilement des prix de l’énergie plus élevés pour les consommateurs et les industries, elle échouera si elle ne s’insère pas dans une politique d’ensemble répondant aux craintes pour le pouvoir d’achat et l’emploi. Cette politique doit mobiliser la fiscalité, les politiques de prix et de financement qui engagent la politique économique générale. Certes il y a bien des réticences intellectuelles à faire ce lien entre une politique ‘sectorielle’ et la politique générale. Les investissements de la transition pourraient être un élément fort dans le déclenchement d'un mode de croissance qui évite à la fois les pièges de l'austérité et un laxisme monétaire non soutenable. »