Comment aborder les politiques climatiques urbaines du point de vue économique ? C’est la question à laquelle l’ADEME a souhaité s’intéresser au travers du soutien à la thèse de Mathieu Saujot. Cette thèse montre qu’il est possible de développer des méthodes d’analyse économique des politiques climatiques locales prenant en compte les spécificités urbaines : aspect systémique, importance des externalités positives et négatives.
Un article écrit par Mathieu Saujot, publié dans la collection Topo de recherche (février 2015) de l'ADEME.
Extrait :
« La simulation des trajectoires globales de réduction des émissions de GES jusqu’à 2030 montre qu’il est difficile d’atteindre le Facteur 4 dans le transport urbain.
Avec les cinq mesures mises en place, on obtient en moyenne sur les trois scénarios une réduction des émissions de 45 % en 2030 par rapport à 2010 (-3 % par an). Pour atteindre le Facteur 4 en 2050, le rythme de réduction doit sensiblement s’accélérer entre 2030 et 2050 (-4 % par an).
Peu de marges de manœuvre existent à court et moyen termes pour jouer sur les formes urbaines. En effet, le stock de logements est important par rapport à la croissance du parc. Ainsi dans notre exercice, les différences d’émissions entre formes urbaines en 2030 sont faibles : -10 % avec les 5 mesures mises en place entre le scénario concentration urbaine et les autres scénarios. Ce résultat, combiné aux nombreuses incertitudes concernant le coût en termes de logement et d’aménagement d’une politique de densification (Castel, 2006) et aux autres impacts de la densité (mobilité de compensation pour le loisir, îlots de chaleur…) conduit à l’idée suivante : la planification urbaine doit être capable d’aller au-delà d’un simple objectif de densité pour mieux utiliser l’ensemble des leviers structurant le fonctionnement urbain et sa consommation d’énergie. »