Depuis le début des années 2000, le tournant énergétique allemand fait figure de pionnier. La décision de sortie du nucléaire à l’horizon 2023 cristallise les débats, mais l’ambition est bien plus large. L’Allemagne vise à réduire, à l’horizon 2050, ses émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 %, à porter la part des énergies renouvelables (ENR) à plus de 60 % de la consommation d’énergie, tout en réduisant cette dernière de 50 %. Le chemin est encore long, mais les premiers résultats sont bien là. Entre 2005 et 2015, le volume d’électricité renouvelable a été multiplié par trois pour atteindre 187 TWh et 32 % de la consommation brute d’électricité (10 % en 2005), compensant largement la baisse de la production électronucléaire (71 TWh) sur la même période. L’ampleur de cette transformation est visible sur le plan économique, notamment en matière d’investissements : 224 milliards d’euros entre 2000 et 2015 pour l’ensemble des installations d’énergies renouvelables (électricité et chaleur), générant plus de 370 000 emplois. Non sans incidence sur la facture : en 2015, les consommateurs d’électricité allemands ont payé 24 milliards d’euros pour financer le surcoût lié à ces dispositifs. [...]
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