Institut Mobilités en Transition

Le secteur du transport est responsable d’un quart des émissions de CO₂ à l’échelle mondiale1 . Depuis plus d’un siècle, la mobilité des biens et des personnes se caractérise par la prédominance du transport routier, qui représente 70%2 des émissions liées au transport à l’échelle mondiale, et 85% en France. La décarbonation du transport routier est donc un enjeu majeur de la transition nécessaire pour répondre à l’urgence climatique.

Créé en 2023 après deux ans d’incubation au sein de l'Iddri, l'Institut Mobilités en Transition a pour ambition d’objectiver les enjeux en matière environnementale, sociale, industrielle ou politique pour faciliter la mise en œuvre opérationnelle de cette transition. L’IMT est un lieu de production d’analyses et de recommandations qui a pour objectif d’éclairer la compréhension des décideurs publics français et européens et de faciliter le dialogue entre les acteurs.

En effet, paradoxalement, ce secteur se caractérise par une maturité particulièrement avancée dans le processus de transition. Contrairement à d’autres secteurs, le transport routier bénéficie de solutions existantes et efficaces qui reposent sur la complémentarité de plusieurs leviers technologiques (électrification des véhicules combinée à une évolution des modèles vers davantage d’efficience, de sobriété, et de circularité), et comportementaux (report modal, mobilité partagée, réduction des kilomètres parcourus). Au sein de l’Union européenne, la trajectoire de décarbonation du secteur est définie et encadrée par un cadre réglementaire contraignant, notamment via la mise en œuvre du paquet “Fit for 55”, dont la mesure la plus caractéristique est l’interdiction de ventes de voitures thermiques neuves en 2035.

Dans ce contexte, la prochaine étape est de réussir la mise en œuvre opérationnelle de la transition à tous les échelons. Cela s’inscrit dans un nécessaire processus de planification pluriannuel, pour conduire les investissements et les arbitrages entre les différents leviers qui entrent en concurrence les uns avec les autres. De la même façon, la dimension sociale de la transition est cruciale pour garantir son acceptabilité et sa réussite. La mobilité doit être repensée et transformée dans son ensemble pour régler des problèmes structurels de dépendance et de précarité inhérents au modèle actuel de détention d’un véhicule.

Les travaux de l’IMT s’appuient sur la concertation multi parties-prenantes, au sein d’une plateforme qui rassemble des acteurs d’horizons divers pour échanger dans un cadre protégé par la règle de Chatham House, et sur un outil de modélisation, qui rassemble des données sur l'ensemble du parc routier motorisé français, le cadre fiscal et réglementaire, et le profil des détenteurs. En parallèle, l’IMT approfondit certaines thématiques spécifiques par différentes collaborations françaises et internationales.

En savoir plus : https://institut-mobilites-en-transition.org/
 

• 1Répartition sectorielle des émissions de CO2 dans le monde | Chiffres clés du climat (developpement-durable.gouv.fr) : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat/7-repartition-sectorielle-des-emissions-de#:~:text=En%202018%2C%20la%20production%20d,%2C%20y%20compris%20la%20construction).
• 2 Rapport du Giec (2022). Résumé technique, 1 TS. 5.3 Transport, pages 67 et 68.