Énergie

Les gouvernements prévoient que la production mondiale de combustibles fossiles en 2030 sera plus de deux fois supérieure à celle compatible avec la limitation du réchauffement de la planète à 1,5°C. Or l’énergie représente 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’usage croissant des énergies fossiles, fortement carbonées (charbon, pétrole et gaz), alors qu’il faut les réduire et supprimer autant que possible et au plus vite, semble une impasse. 

Néanmoins la question de la production et des usages de l’énergie tient une place importante dans le débat public, signe d’une certaine maturation du sujet, mais preuve également des tensions géopolitiques sous-tendues, notamment depuis la guerre en Ukraine. La lourdeur des investissements publics ou privés nécessaires, le besoin fort de législation ou de régulation, associés aux aspects sociaux majeurs que sont l’accessibilité matérielle à l’énergie, dans de nombreux pays, et son prix, presque partout sur la planète, créent des questionnements sur les leviers qu’il faut actionner pour la transition bas-carbone et l’atteinte de la neutralité carbone. 

De nombreux pays s’engagent d’ores et déjà dans la voie d’une électrification massive des usages de l’énergie, avec des choix de mix énergétique variables selon les pays, induisant parfois des risques associés qu’il faut pointer ou des points aveugles qu’il faut dévoiler.

Plusieurs équipes de l’Iddri ont à traiter des questions liées à l’énergie. Aux côtés d’une équipe plus spécialisée, elles cherchent à instruire ces questions cadrantes : 

• Comment retrouver la dynamique politique préalable à l’Accord de Paris pour s’accorder sur un agenda afin que les États avancent plus résolument et plus vite, notamment lors des COP, vers la sortie des énergies fossiles ? 
• Comment engager l’Europe et ses États membres à saisir les tensions géopolitiques sur l’énergie pour en faire un levier transformationnel et de justice sociale ?
• Comment dépasser les débats parfois sclérosés sur des choix de mix énergétique pour appréhender à sa juste dimension la question de la demande en énergie, et donc de la sobriété, individuelle mais surtout collective, des usages ? 
• Comment mieux faire comprendre la pression que subit la biodiversité du fait de certaines solutions de décarbonation tablant sur un usage déraisonnable des sols ? 
• Comment embarquer la finance mondiale vers les énergies décarbonées ?
• Comment utiliser à bon escient l’argument de la souveraineté nationale, ou le risque d’actifs échoués ? 
• Comment améliorer fortement l’efficacité énergétique dans les grands secteurs consommateurs que sont les bâtiments, les transports et l’industrie ?
• Quel rôle peuvent jouer les énergies dites parfois “de transition” (gaz) ou émergentes (hydrogène), et notamment dans les pays en développement qui découvrent des gisements sur leur sol ? Est-ce un écueil inacceptable, ou une nécessité morale ? 
• Comment assurer une planification efficace des politiques énergétiques et climatiques à l’échelle européenne, nationale et locale ?