Financement des économies en développement

Au début de l'année 2023, 52 pays en développement à revenu faible ou intermédiaire, représentant plus de 40 % de la population la plus pauvre du monde, sont soit en situation de surendettement, soit exposés à un risque élevé de surendettement ; 25 de ces pays doivent faire face à des remboursements au titre du service de la dette extérieure supérieurs à 20 % de leurs revenus totaux. 

Ces quelques chiffres illustrent les limites du plan de bataille adopté en septembre 2015 par la communauté internationale : l'Agenda 2030 des Nations unies et ses Objectifs de développement durable (ODD). À mi-chemin de l'échéance en 2023, seuls 12 % des ODD sont sur la bonne voie ; pour la moitié, les progrès sont faibles et insuffisants ; et, pire encore, le monde est au point mort ou a fait marche arrière sur plus de 30 % de ces objectifs.

Pour les économies les plus vulnérables du monde, les progrès limités dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat et de l'Agenda 2030 semblent de plus en plus liés, du moins en partie,  aux besoins de financement non satisfaits. Entre autres causes, l'incapacité de l'architecture financière internationale à acheminer les ressources à l'échelle et à la vitesse nécessaires dans ces géographies. L'OCDE estime que le déficit de financement des ODD est passé de 2 500 milliards à au moins 3 900 milliards de dollars par an, ce déficit pouvant s'accroître de 400 milliards dans les années à venir.

Le système de financement international issu de l'après-Seconde Guerre mondiale a besoin de changements profonds pour que ses institutions puissent mettre en œuvre un programme ambitieux : lutter contre la pauvreté tout en préservant les biens publics mondiaux, tels que le climat et la biodiversité.
Des mécanismes plus innovants sont nécessaires pour mobiliser, aligner et déplacer les financements là où ils sont les plus essentiels pour accélérer les progrès, en particulier dans les économies en développement et émergentes soumises à des contraintes budgétaires. Il faut également améliorer l'efficacité des instruments existants pour obtenir des résultats concrets.