Un conférence organisée par la chaire Développement durable de Sciences Po, le CSO et l’Ifris, à l'occasion de la venue de Sheila S. Jasanoff.

 

Depuis une trentaine d’années, l’expertise scientifique est fréquemment contestée dans les arènes publiques. Les exemples de telles contestations sont nombreux : changement climatique, OGM, énergie nucléaire, etc. Certains acteurs, voyant dans ces contestations la remise en cause de l’esprit des Lumières et la fin de l’âge de la raison, en appellent à un rétablissement de la confiance du public dans la science.
A partir des travaux des études des sciences et des techniques (STS), Sheila Jasanoff montre au contraire qu’il faut changer de paradigme et penser autrement la gouvernance des sciences et des techniques. Ce changement de paradigme passe par la remise en cause de deux mythes : le mythe de l’irrationalité des publics et le mythe de la décision basée sur des faits objectifs. Abandonner ces deux mythes suppose de reconnaître que les connaissances scientifiques et techniques sont des sources d’incertitude et d’ignorance ; la crise de confiance peut ainsi être considérée comme la conséquence paradoxale de la diffusion de connaissances nouvelles.
A partir de ces analyses, Sheila Jasanoff propose un nouveau chantier pour les sciences humaines et sociales (SHS), qui doivent contribuer à la définition d’un scepticisme raisonné. Cela peut passer par l'explicitation des raisons pour lesquelles on en vient à réduire l'incertitude en risque calculable. Cela nécessite aussi de penser des dispositifs organisationnels et politiques qui renforcent la réflexivité des institutions.

Pour en savoir plus, consultez le diaporama de la conférence de Sheila Jasanoff.