L'Accord de Paris sur le climat stipule dans son article 4.19 : « Toutes les Parties s’emploient à formuler et communiquer des stratégies à long terme de développement à faible émissions de gaz à effet de serre, en gardant à l’esprit l’article 2 compte tenu de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives, eu égard aux contextes nationaux différents. »
Ce Policy Brief décrypte ce que devraient être ces stratégies (LT-LEDS en anglais) et, plus important encore, propose une série de principes sur lesquels leur processus d'élaboration devrait s'appuyer. Au final, la construction des LT-LEDS devrait être conçue non comme un exercice de modélisation d'un futur souhaitable, mais comme un exercice stratégique structuré et utile aux processus de décision politique à court et long termes.
MESSAGES CLÉS :
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Les stratégies à long terme de développement à faible émissions (LT-LEDS) sont un instrument politique important pour aider à inscrire les actions de court terme dans la perspective des changements structurels de long terme nécessaire à la transition vers une économie bas-carbone et résiliente à l’horizon 2050., Ils peuvent en outre aider à explorer les conséquences de choix politiques en termes d’objectifs socio-économiques intégrés.
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Pour être utiles, les LT-LEDS doivent être transparentes, granulaires, structurées et réellement inscrites dans le long terme. Elles doivent avant tout être vues comme des « exercices de stratégisation structurés » plutôt que comme des exercices de modélisation complexes. Elles doivent être intégrées aux processus politiques nationaux et ainsi constituer un outil de de structuration des débats politiques nationaux, d’une manière transparente, productive et ambitieuse. Les objectifs socio-économiques nationaux, ainsi que l’objectif de limiter l’augmentation moyenne de la température bien en dessous de 2°C, doivent en consituer le point de départ. Plutôt que des règles d'attribution ex ante (l'accord de Paris a entériné le principe de contributions futures « déterminées au niveau national »), les LT-LEDS doivent utiliser des indicateurs par secteur et par habitant afin d'assurer la cohérence avec les trajectoires d'émissions à long terme visant à atteindre l’objectif de bien en dessous de 2°C.
- La coopération internationale et le dialogue entre acteurs peuvent contribuer à définir et promouvoir les bonnes pratiques en termes de LT-LEDS. À cet égard, les pays du G20 devraient jouer un rôle de premier plan et s'engager notamment dans l’élaboration de LT-LEDS avant 2019. Les LT-LEDS ne sont pas en tant que telles un élément des négociations post-Accord de Paris, et doivent ainsi être distinguées des discussions autour des NDC.