La nécessité de corriger les défaillances du marché qui limitent l’accès des villes en développement aux financements est un argument en faveur d’un nouveau rôle des bailleurs. Le recours aux garanties soulève donc des questions fondamentales quant à la prise de risque : qui doit le supporter ? Le rôle de l’APD est-il d’assumer les risques du financement des villes en développement ? En soi, l’innovation financière seule ne peut y répondre.
MESSAGES CLÉS :
- Les garanties peuvent théoriquement compenser les défaillances du marché en atténuant les risques et en mobilisant le secteur privé ; autant d’arguments confirmant leur potentiel pour répondre aux besoins des villes en développement.
- Les garanties ne sont cependant qu’un outil financier en aval qui ne peut se substituer à la conception de projets viables financièrement, à l’autonomisation et la bonne gestion financière des collectivités locales et à des politiques de développement urbain durable.
- La généralisation et la soutenabilité financière de cet instrument supposent, d’une part, un renforcement des capacités des collectivités locales pour maîtriser leur endettement et, d’autre part, un apprentissage et une adaptation des bailleurs pour limiter les coûts de transaction, aujourd’hui sensiblement plus élevés que pour des instruments classiques de prêts et de subventions.
- Les termes du débat sur les garanties sont aujourd’hui définis par les bailleurs, et donc dans une perspective d’offre de produits financiers, alors qu’ils pourraient gagner à se fonder d’avantage sur une connaissance des besoins et demandes réels des villes et des financeurs privés.
- Les garanties ne suppriment pas les risques liés au financement des villes en développement : elles les transfèrent à un tiers, soit les bailleurs disposant de facilités de garantie. Leur capacité à réduire ce risque relève de la volonté politique et d’une mobilisation opérationnelle pour assumer ce risque, ainsi que du rôle des bailleurs quant à la prise en charge du risque financier pour attirer les investisseurs privés.