Cet Issue Brief considère le numérique non pas comme une simple technologie, mais comme un outil générant de nouveaux usages. Il envisage les technologies de l'information et de la communication comme des instruments opérationnels, qui perturbent les fonctions urbaines traditionnelles (gestion des services, développement économique…) et les modalités de l’action publique (planification, administration…). Dans les villes en développement, ce sont à la fois de nouveaux acteurs qui se positionnent là où l’action publique est absente ou défaillante, et de nouveaux usages imprévus, mais en prise avec les dynamiques urbaines de terrain. Plus que celui de l’efficacité technique, l’enjeu devient alors celui de la gouvernance urbaine et de la capacité des autorités locales à s’en saisir pour que la transition numérique contribue au développement urbain durable.
MESSAGES CLÉS
- Selon les secteurs d’application, les usages réels du numérique correspondent à des degrés variables aux promesses de la smart city. Leur contribution à un développement urbain durable pour tou-te-s dépend, pour sa part, d’un pilotage public afin de garantir l’intérêt général.
- La génération de données dans les villes en développement reste encore éparse, sensible politiquement, et suppose des capacités humaines et financières d’analyse, de gestion et de maintenance dont l’insuffisance limite leur potentiel pour informer la prise de décision.
- En revanche, les TIC font émerger de nouveaux acteurs, mais surtout mettent en relation les différentes parties prenantes de la ville à moindre coût, sur la base de circuits courts et de services à la demande qui contribuent à une forme d’inclusion sociale, sans pour autant être régulés.
- Ce sont principalement le secteur privé, la société civile et les États qui recourent aux TIC ; les autorités locales peinent à se saisir de la transition numérique comme d’une opportunité pour le développement urbain durable, au risque de se trouver vite dépassées.
