Le problème de l'allocation des ressources, et en particulier du soutien horizontal aux infrastructures humaines et matérielles de santé publique, est - comme le démontre Jean-Paul Moatti - essentiel pour obtenir une stabilisation, puis une amélioration durable de la situation sanitaire des pays pauvres. Et faute d'une telle amélioration, leur développement au sens le plus large ne sera jamais durable.

Résumé
Au cours des cinq dernières années, les financements internationaux consacrés à la lutte contre le Sida ont atteint un niveau sans précédent dans l'histoire de la santé publique mondiale (8 milliards de dollars US en 2006 dont 60% de l'aide internationale), même si ces sommes continuent d'être jugées insuffisantes pour juguler l'épidémie. L'objectif de garantir un accès universel à la prévention et au traitement du Sida d'ici 2010 est unanimement revendiqué par les organisations internationales. Pourtant, le bien-fondé économique d'un investissement sanitaire d'une telle ampleur continue de susciter un vif débat, de même que l'intérêt de focaliser cet investissement sur un programme "vertical" ciblé une pathologie donnée, si meurtrière soit-elle, plutôt que de se consacrer à la "santé globale". L'exposé illustrera ce débat à partir des travaux d'économie appliquée, menés en Afrique sub-saharienne et de l'expérience en cours comme conseiller économique du Directeur Exécutif du Fonds Global de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et la malaria.