Référence
Clerc, V., Criqui, L., Josse, G. (2017). Urbanisation autonome : pour une autre action urbaine sur les quartiers précaires. metropolitiques.eu, 07 décembre 2017.
Extrait
Les quartiers construits de façon autonome et non conforme aux normes publiques représentent la forme d’urbanisation majoritaire dans le monde. Forts de ce rappel, Valérie Clerc, Laure Criqui et Guillaume Josse proposent de nouvelles pistes pour intervenir sur ces espaces au cœur de la fabrique urbaine.
Un tiers de la population urbaine mondiale réside dans des quartiers non planifiés par les autorités publiques, souvent hâtivement appelés « bidonvilles ». Ce phénomène recouvre des réalités diverses : taudis précaires et insalubres, lotissements clandestins périurbains, quartiers populaires autoconstruits et viabilisés, etc. Dépeinte avec catastrophisme par certains comme le « pire des mondes possibles » (Davis 2006), cette forme d’urbanisation est, de fait, la modalité majeure de fabrique des villes, par le passé en Europe et aujourd’hui dans les pays en développement. Plutôt qu’« informelle » – terme simplificateur et péjoratif –, cette urbanisation peut être qualifiée d’« autonome » : sans pilotage des pouvoirs publics, ignorant ou enfreignant les plans d’urbanisme officiels, elle suit des dynamiques sociales, économiques et territoriales de consolidation incrémentale (occupation des terrains, construction progressive, accès aux services, régularisation). [...]