Citation
IPES FOOD (2019). Towards a Common Food Policy for the EU - The policy reform and realignment that is required to build sustainable food systems in Europe
Presentation
L'Iddri figure parmi les partenaires contributeurs de ce rapport publié par le International Panel of Experts on Sustainable Food Systems (IPES FOOD) et qui présente une vision d’ensemble, assortie d’objectifs et d’échéances précises, pour la réforme des systèmes alimentaires européens sous la coupole d’une politique alimentaire commune. Celle-ci doit fournir le cadre stratégique permettant d’orienter les systèmes alimentaires dans leur ensemble, en réorientant toute action vers l'objectif de la transition durable, et en alignant les diverses politiques sectorielles qui affectent la production, transformation, distribution et consommation des denrées alimentaires, pour davantage de cohérence.
Messages clés
Le rapport met en avant 80 propositions de réforme, parmi lesquelles :
- La nomination d'un vice-président de la Commission européenne chargé des systèmes alimentaires durables, et la création d'un Intergroupe sur l’alimentation au Parlement européen pour superviser et harmoniser les politiques sectorielles (PAC, commerce, environnement, etc.).
- Exiger des États membres qu'ils élaborent des Plans d’action pour une alimentation saine (couvrant les marchés publics, l'urbanisme, les politiques fiscales et sociales, le marketing et l'éducation nutritionnelle), conditionner les paiements de la PAC à l'adoption de tels plans, et introduire d’importantes restrictions à l'échelle de l'UE sur la commercialisation de la ‘malbouffe’.
- Introduire une ‘prime agroécologique‘ à l'échelle de l'UE comme nouvelle logique de distribution des paiements de la PAC ; reconstruire et renforcer les services de conseil agricole indépendants ; et créer un Observatoire européen du foncier agricole pour promouvoir une transition généralisée vers une agriculture durable et une exploitation durable des terres agricoles.
- Responsabiliser les importateurs de produits alimentaires afin qu’ils s'assurent que leurs chaînes d'approvisionnement soient exemptes de tout cas d’accaparement des terres, de violation des droits de l’homme, et de déforestation (‘diligence raisonnable’) ; supprimer la protection des investisseurs dans les accords commerciaux en renonçant à y insérer des mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États ; et développer des mécanismes de plainte ouverts aux agriculteurs et aux organisations de la société civile.
- Accroître le soutien aux initiatives visant à renforcer les liens directs entre agriculteurs et consommateurs (‘circuits courts’), à la relocalisation des activités de transformation et à la montée en valeur pour les producteurs, aux conseils de politique alimentaire, et aux politiques alimentaires urbaines.
- Créer un conseil de politique alimentaire de l'Union européenne chargé de faire remonter les préoccupations des acteurs des systèmes alimentaires locaux au niveau européen. Ce conseil veillera également à ce que les politiques de l'UE soient systématiquement conçues pour soutenir l'émergence d'initiatives alimentaires locales.