Présentation
Utiliser le moment de la crise sanitaire et économique et du plan de relance pour influencer la bonne allocation de ressources vers un secteur agricole clé (protéines végétales issues de légumineuses) constitue :
- un enjeu clé pour l’environnement ;
- un enjeu nutritionnel ;
- un enjeu de réduction de dépendance en matières riche en protéines de la France (et de l’Europe) ;
- un potentiel de création d’emplois dans le déploiement des filières de légumineuses.
Messages clés
- La « transition protéique » soutenue par le plan de relance français peut générer des bénéficies multiples sur plusieurs plans : environnemental (réduction des émissions directes liées à l’épandage d’engrais minéraux) ; sanitaire (consommation réduite de produits d’origine animale) ; géopolitique/stratégique (réduction des importations de soja) ; socio-économique (création d’emplois dans le secteur des industries agroalimentaires).
- Compte tenu du manque de compétitivité des légumineuses françaises face aux importations, les investissements doivent cibler simultanément 5 dimensions de l’organisation des filières : la coordination des acteurs et la structuration des marchés pour élargir les débouchés à la production ; la R&D variétale, le développement de solutions agronomiques et le conseil aux agriculteurs; l’agroéquipement pour le développement des grandes cultures, notamment en bio, compte tenu des objectifs SNBC à 2030 (26 % des surfaces) ; l’outillage industriel pour la collecte/ stockage/transformation à l’aval ; l’évolution des pratiques des consommateurs pour (i) augmenter les légumineuses en alimentation humaine, (ii) favoriser le « consentement à payer » pour les productions animales dans lesquelles la substitution du soja importé va conduire à des surcoûts de production.
- L’enveloppe prévue dans le plan de relance est inférieure aux besoins en investissements matériels au niveau de la production/ transformation. Elle doit s’accompagner de deux ensembles de mesures complémentaires : des mesures d’organisation des marchés pour, au moins temporairement, protéger les filières françaises de la concurrence internationale et ainsi permettre leur développement ; des mesures incitatives aux investissements privés des acteurs des filières (fiscalité, aides PAC, etc.), afin de favoriser un environnement de marché stable et dans lequel les acteurs économiques sont convaincus qu’ils peuvent être compétitifs.