Présentation
Ce Document de propositions présente les principaux résultats d'une étude qui analyse les implications d'une transition agroécologique ambitieuse à travers l'Europe, suivant le scénario TYFA. Publié en 2018, ce qu'il propose à l'horizon 2050 est pleinement aligné avec les objectifs que les stratégies européennes De la fourche à la fourchette et Biodiversité visent à atteindre d'ici 2030, notamment en ce qui concerne la diminution des pesticides, de l'azote et des antibiotiques du côté de l'offre, et la transition vers des régimes alimentaires plus riches en protéines végétales du côté de la demande.
À l'aide d'un modèle d'équilibre de la biomasse mondiale (GlobAgri-AgT), l'impact du scénario TYFA dans l'UE sur l'utilisation des terres dans le monde, la balance commerciale physique de l'UE, la fourniture de calories et la sécurité alimentaire mondiale est analysé, ainsi que les principaux leviers politiques permettant de stimuler la transition.
Messages clés
- En raison de la réduction de la consommation de protéines animales et de la relocalisation de la production de protéines végétales, une UE agroécologique fait mieux que le système actuel en matière de fourniture de nutriments/calories au reste du monde, et devient un exportateur net de calories à hauteur de 12 % de ce qu'elle consomme. En effet, alors qu'aujourd'hui l'UE est un exportateur majeur en termes de valeur grâce à des produits de base de grande valeur (ex. spiritueux, vin, fromage, cigarettes et autres produits de base hautement transformés) qui ne font pas partie intégrante de la sécurité alimentaire mondiale, elle est un importateur net de calories et de protéines à hauteur, respectivement, de 11 % et 26 % de ce qu'elle consomme.
- Une transition agroécologique durable ne peut avoir lieu dans l'UE sans des politiques fortes qui :
- soutiennent une importante transition alimentaire vers des régimes plus sains et moins caloriques, avec moins de produits alimentaires animaux et ultra-transformés ;
- maintiennent la compétitivité prix et hors prix de l'UE sur les marchés intérieurs et extérieurs par la recherche agronomique, une meilleure coordination entre les acteurs et une segmentation du marché pour les produits agricoles « écologiquement intensifs » de l'UE ;
- modifient les conditions actuelles du marché pour améliorer l'autonomie protéique de l'UE par la réintégration des légumineuses dans les rotations.