Présentation
La dimension sociale du changement demeure un point faible des prospectives énergie-climat qui nourrissent les stratégies de transition. Aujourd’hui, la montée à l’agenda politique de ces questions est une opportunité pour intégrer plus largement l’analyse du social à la fabrique des prospectives énergie-climat. Si beaucoup reste à faire, de nombreuses expériences existent et peuvent d’ores et déjà être valorisées pour imaginer et mettre en œuvre des approches concrètes de prospectives plus riches. C’est dans cette perspective que cette Étude réunit une diversité de ces expériences à travers 12 contributions de praticiens qui ont été confrontés à ces questions.
Messages clés
- Les pistes à favoriser : organiser le dialogue entre les savoirs issus des sciences humaines et sociales et les savoirs techniques et économiques mobilisés classiquement dans la prospective ; accepter que la dimension qualitative des résultats soit aussi importante que la dimension quantitative, et que tout ne peut être traduit dans les modèles ; faire en sorte que la dimension sociale nourrisse dès l’amont les débats politiques sur les alternatives et les conditions de mise en œuvre (ex. explorer les inégalités permet de penser autrement les politiques à mettre en œuvre) ; aller au-delà de l’individu moyen afin de mieux représenter la diversité des contraintes et des opportunités de changement.
- Ce tour d’horizon et les échanges associés à cette publication indiquent aussi les voies à éviter : une analyse du social pensée comme une brique isolée qui arriverait en aval du travail technique afin de rendre acceptable ou possible le scénario technico-économique, ce qui revient à une déconnexion entre choix techniques (ex. futur de la production agricole) et dimensions sociales (ex. pratiques alimentaires), alors que ceux-ci sont interdépendants et doivent être pensés conjointement ; considérer les modes de vie par le seul prisme de l’action individuelle alors que ce concept renvoie aux cadres collectifs qui les organisent et les structurent, et qu’il s’agit donc de faire évoluer.