Verdir la PAC de la ferme à la l'assiette : racines de la résistance de l'Italie au processus de réforme

Résumé

De nombreux États membres et diverses parties prenantes continuent d'avoir des positions conservatrices dans le processus de réforme de la PAC visant à améliorer la durabilité environnementale. Lors du dernier processus de réforme, le ministère italien de l'Agriculture a privilégié le maintien du statu quo pour les paiements, minimisant ainsi les ambitions environnementales. Derrière ce positionnement se cache une puissante organisation agricole – la Coldiretti – qui joue un rôle politique majeur dans le contexte italien. Coldiretti et le ministère ont construit un bloc historique qui exerce un pouvoir hégémonique dans le réseau italien de la politique agricole. A l'opposé, la coalition Cambiamo Agricultura (Changeons l'agriculture), qui se mobilise pour le verdissement de la PAC et pour une transition agroécologique, est très marginalisée. Cependant, des changements dans les équilibres de pouvoir pourraient émerger et la coalition Cambiamo Agricoltura pourrait potentiellement jouer un rôle majeur dans cette transition. Elle pourrait renforcer sa visibilité dans les médias nationaux ; informer la société civile et renforcer le consensus de l'opinion publique pour une transition du secteur agricole ; elle pourrait également ouvrir un dialogue direct et une collaboration avec la Coldiretti, favorisant l'intégration d'objectifs environnementaux ambitieux dans le discours de la principale organisation paysanne elle-même. Le résultat serait l'inclusion d'acteurs de la transition dans le processus de prise de décision, ce qui se traduirait par des positions plus vertes pour la prochaine réforme de la PAC.