Présentation

Afin de maximiser nos chances d'inverser la crise de la biodiversité, il est urgent d'établir une feuille de route concertée, réalisable et mondiale pour atteindre l'objectif 30x30 dans les océans (conservation et gestion de 30 % des zones côtières et marines par le biais de « zones protégées et d'autres mesures efficaces de conservation par zone » d'ici à 2030). Ce Décryptage vise à proposer des éléments pour une telle feuille de route avec des recommandations pour la mise en œuvre de l'objectif 30x30 dans les océans.

Ce travail a bénéficié du soutien, notamment financier, de la Fondation Oceano Azul. Ce Décryptage relève de l'entière responsabilité des co-auteurs identifiés ci-dessus et de leurs organisations. Son contenu sera discuté lors de réunions et d'ateliers dédiés au cours des prochains mois, et une version finale sera publiée d'ici la fin de l'année 2024.

Messages clés

  • Malgré des décennies d'expérience qui ont permis aux gestionnaires, aux scientifiques et aux experts d'acquérir les connaissances nécessaires à la mise en place d'aires marines protégées (AMP) bien conçues et gérées efficacement, le potentiel de ces outils n'a pas encore été pleinement exploité. Le chemin à parcourir pour atteindre l'objectif 30x30 étant encore long, la communauté internationale ne peut se permettre de se contenter d'attendre une hypothétique montée en puissance des initiatives nationales : il est impératif de mettre en place une organisation proactive.
     
  • Pour contribuer efficacement et rapidement à l'objectif 30x30, les États devraient inclure une feuille de route nationale pour la création d'AMP dans leur stratégie et plan d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB), à soumettre à la COP 16 de la Convention Biodiversité (CDB) en octobre 2024, en s'appuyant sur le processus éprouvé en quatre étapes : (i) promouvoir une approche fondée sur la science ; (ii) établir des processus participatifs ; (iii) élaborer un cadre juridique pertinent ; (iv) assurer le financement. Cette feuille de route devrait définir des objectifs spécifiques, tant quantitatifs que qualitatifs, ainsi que des délais pour contribuer à la mise en œuvre de la cible 3.
     
  • Les États ne devraient pas attendre l'entrée en vigueur du traité haute mer (BBNJ en anglais), mais commencer immédiatement à identifier des sites potentiels d'AMP en haute mer, à lancer des processus de consultation et à anticiper les perspectives de mise en œuvre, notamment par l'élaboration de plans de gestion.
     
  • Les États devraient mettre en place un mécanisme spécifique pour évaluer la mise en œuvre de l'objectif 30x30 dans les océans afin d'alimenter les discussions lors de la COP 18 de la CDB (2028) et de l'éventuelle 4e Conférence des Nations unies sur l'Océan (UNOC4 en anglais), comblant ainsi le vide laissé par l'accord de Kunming-Montréal. Ce mécanisme permettrait d'évaluer les progrès accomplis et, le cas échéant, d'ajuster la trajectoire entre 2028 et 2030.
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