Publication du rapport Coal Transitions - Leçons tirées d’expériences de sortie du charbon : guide à l’intention des décideurs

Paris, le 26 juin 2017 - La stabilisation du système climatique ne pourra se faire, conformément à l’Accord de Paris, sans  l’abandon du charbon par le système énergétique mondial. Cependant, cette transition doit être “juste” pour les travailleurs et les territoires. Afin d’informer l’avenir des régions productrices de charbon, l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et Climate Strategies publient aujourd’hui un rapport qui tire les principales leçons d’expériences antérieures de sortie du charbon, réalisées aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en République tchèque, en Pologne, en Espagne et aux États-Unis. 

La transition de sortie du charbon est inéluctable. Les objectifs climatiques des principaux pays consommateurs de charbon dans le cadre de l'Accord de Paris, les défis locaux en matière de qualité de l'air et de pénurie d'eau, la baisse des coûts des énergies renouvelables et du stockage de l'énergie rendent tous inévitable la réduction de la consommation de charbon à l’échelle mondiale, même selon des hypothèses optimistes sur l'avenir de la technologie de capture et stockage du carbone. Les travailleurs de l’industrie du charbon, les communautés minières locales et les entreprises qui dépendent de la production de charbon font tous face à un enjeu d’adaptation difficile.

Si elles sont bien préparées, et gérées de manière active, des transitions justes sont possibles. Étant donnée l’ampleur des changements nécessaires, il est capital pour les travailleurs, les régions et les entreprises de prévoir et d’entamer la transition aussi tôt que possible. 

Une transition juste pour les travailleurs et les communautés minières implique de passer à l’action avant que la situation économique ne se retourne contre vous. Une acceptation et une planification précoces peuvent littéralement faire la différence entre aboutir à 50% des adultes des anciennes régions minières dans l’incapacité de retrouver un emploi, et approcher le plein emploi dans la région

Andrzej Bƚachowicz, Directeur de Climate Strategies

 

Il reste peu de temps pour une « transition juste ». Des transitions réussies demandent du temps, nécessaire à la mise en place d’adaptations complexes : gérer le flux de travailleurs en reconversion et se dirigeant vers de nouveaux emplois adaptés ; permettre aux économies régionales d'investir dans de nouvelles activités économiques ; faire en sorte que les entreprises se diversifient dans de nouvelles activités alors qu'elles sont encore rentables. 

Même lorsque les circonstances sont favorables, plus le temps prévu pour amortir le choc et gérer le changement est long, plus les résultats sont positifs pour tous. Mais dans le contexte de nos objectifs climatiques, il ne reste plus beaucoup de temps. La « transition juste » est une question urgente

Oliver Sartor, chercheur à l’Iddri

 

Le rapport fournit des recommandations clés, essentielles pour permettre une transition juste. Celles-ci incluent : aboutir à un consensus de base entre les parties prenantes sur les questions fondamentales du « si et pourquoi » la transition doit être menée ; la nécessité pour les gouvernements d’utiliser à un stade précoce le levier de leur choix pour favoriser un dialogue social constructif et pour les parties prenantes d’élaborer un plan de transition qui leur appartienne et qui reflète les situations locales. 

Les gouvernements et les parties prenantes doivent éviter de considérer une  « transition juste » comme une pure question de compensation financière. Ils doivent investir dans la revitalisation économique et dans les débouchés éducatifs pour les générations futures.

Andrzej Bƚachowicz, Directeur de Climate Strategies

 

En termes purement économiques, les coûts d’une transition gérée sont souvent plus faibles que ceux d’une non-transition.  Le coût du soutien à une industrie non compétitive est généralement extrêmement élevé. 

Échouer à investir les moyens suffisants dans une transition juste pour les travailleurs et les territoires peut entraîner par la suite des coûts très importants pour les gouvernements. Parmi ces coûts figurent souvent des taux plus élevés de chômage sur le long terme et de paiements pour invalidité au niveau régional, la nécessité de réparer les dégradations environnementales, et la transmission des désavantages sociaux et économiques aux générations suivantes.

Oliver Sartor, chercheur à l’Iddri

 


Projet Coal Transitions

>> Voir le projet Coal Transitions: Research and Dialogue on the Future of Coal