Pacte vert européen
Présentation
L’Union européenne est un acteur central de l’action globale sur les enjeux environnementaux en raison de ses compétences, lois et règlements sur le plan interne, mais aussi par son influence sur les processus multilatéraux. Si elle ne représente plus aujourd’hui que 7,3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la contribution historique des pays européens aux dérèglements environnementaux et le poids économique (16,5 % du PIB mondial en 2022) de son marché et de ses acteurs économiques en font un lieu important pour inventer et mettre en oeuvre des solutions face aux crises environnementales.
Le Pacte vert européen, projet politique phare lancé en 2019 par la Commission européenne, a permis de renforcer de façon inédite l’ambition environnementale de l’UE dans sa politique domestique, en particulier sur l’atténuation du changement climatique. Il propose une nouvelle vision de l’économie, aux effets concrets : changer l’origine de notre énergie, créer une économie circulaire, construire et rénover les bâtiments, accélérer la transition vers une mobilité durable, mettre sur pied un nouveau système alimentaire, préserver la biodiversité et éliminer les substances toxiques de l’environnement. Il promet de le faire en promouvant la finance et l’investissement verts tout en assurant une transition juste. De nombreux textes réglementaires, révisés ou nouveaux, ont ainsi été adoptés depuis 2019 afin d’accélérer la transition écologique dans l’ensemble des secteurs de l’économie européenne. L’heure est maintenant au défi de la mise en œuvre.
Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie, si elle a trouvé l’Europe relativement unie dans sa réponse, a créé un décalage entre les deux piliers du Pacte vert : une accélération volontariste des politiques de transition énergétique, mais dans le même temps du retard et une moindre ambition pour la stratégie agricole et alimentaire. Le travail doit néanmoins se poursuivre pour mieux intégrer les dimensions socio-économiques et géopolitiques de la transition écologique et engager un rééquilibrage vers une plus forte action sur des volets environnementaux pour l’instant peu développés, comme l’adaptation au changement climatique et la protection de la biodiversité. Enfin, des inquiétudes sont aussi apparues sur le plan de la politique internationale de l’UE au sujet de l’adoption de certaines mesures du Pacte vert impactant les produits importés (mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, règlement sur la déforestation) et de la poursuite de la politique de coopération internationale de l’UE dans un contexte de concurrence accrue pour les ressources financières en Europe.
Dans ce contexte, en collaboration avec de nombreux think tanks européens, l’Iddri travaille à alimenter le débat européen sur la transition :
- en formulant des propositions pour une stratégie européenne coordonnée, ambitieuse et juste, notamment sur l’énergie, les transports, l’industrie et l’agriculture et l’alimentation, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, en relation avec ses partenaires commerciaux et de coopération ;
- en partageant des analyses et en portant des travaux de manière groupée ou coordonnée avec d’autres think tanks auprès des parties prenantes dans les différents États membres, notamment les présidences de l’UE, et auprès des institutions européennes ;
- en alimentant le débat sur la poursuite et les priorités stratégiques du Pacte vert européen par des activités propres et la participation aux réseaux Think Sustainable Europe (TSE) et European Think Tanks Group (ETTG) permettant de dresser le bilan des avancées du Pacte vert dans chacun des pays, de sa perception par les acteurs clés et d'identifier les besoins d'approfondissement à l’échelle européenne.