Du 2 au 6 octobre - Fidji. Première réunion des auteurs chargés de rédiger le rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère qui paraitra fin 2019. Avec la présence d'Alexandre Magnan, chercheur senior vulnérabilité et adaptation au changement climatique, et de Jean-Pierre Gattuso, chercheur associé.
Interview d'Alexandre Magnan pour préciser les enjeux et les objectifs de cet atelier d'experts
En 2013-2014, le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) publiait son 5ème Rapport d’Évaluation, composé de trois rapports. Le volume 1 portait sur la physique du climat (tendances passées et projections futures), le volume 2 sur les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation des écosystèmes et des sociétés, et le volume 3 sur l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Depuis, le GIEC est entré dans son sixième cycle, lequel aboutira à la publication, en 2022, d’un nouveau rapport d’évaluation. Trois rapports spéciaux sont par ailleurs en cours de développement : le premier sur les impacts d’un monde à +1,5°C (Impacts of global warming of 1.5 °C above pre-industrial levels and related global greenhouse gas emission pathways), le second sur l’océan et la cryosphère (The Ocean and Cryosphere in a Changing Climate), et le dernier sur l’usage des terres (Climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems).
Le rapport spécial océan/cryosphère a pour but de faire un état des lieux de la connaissance scientifique depuis le 5ème rapport d’évaluation mentionné ci-dessus, en partant des conséquences du changement climatique en termes de modification des processus physiques et chimiques, jusqu’aux impacts sur les écosystèmes et les sociétés. Couvrant également le champ des réponses possibles, le rapport est articulé autour de 6 chapitres : cadrage général, zones de haute montagne, régions polaires, zones côtières et élévation du niveau de la mer, océan et écosystèmes marins, événements extrêmes.
Le groupe de rédaction rassemble 110 experts du monde entier, parmi lesquels Alexandre Magnan, chercheur senior à l’Iddri et auteur principal (Lead Author) du chapitre 4 sur les implications de l’élévation du niveau de la mer sur les îles et les côtes de basse altitude, et sur les communautés qui y vivent (Sea level rise and implications for low lying islands, coasts and communities), et Jean-Pierre Gattuso, chercheur associé et responsable (Coordinating Lead Author) du chapitre de cadrage de l’ensemble du rapport (chapitre 1, Framing and context of the report).
L’élaboration de ce rapport spécial, qui paraitra fin 2019, s’organise autour de quatre réunions d’experts, dont la première s’est tenue à Fidji du 2 au 6 octobre. Lors de cet évènement, deux sessions de travail ont été organisées :
- La première entre les équipes d’auteurs de chacun des chapitres, dans le but de préciser le contenu de chaque chapitre en s’appuyant sur les points-clés qui avaient été établis au préalable, lors d’une réunion de pré-cadrage du rapport, entre un panel restreint d’experts du GIEC et des représentants de gouvernements. Une fois le plan détaillé du chapitre établi, les auteurs se sont répartis le travail d’écriture et ont établi une feuille de route pour être en mesure, collectivement, de fournir une première version (interne au GIEC) du rapport au 1er décembre.
- La seconde session, plénière cette fois, s’est articulée autour de présentations et d’échanges sur des sujets d’intérêt communs aux différents chapitres (par exemple, sur les échelles de temps à considérer, l’utilisation de concepts tels que résilience, impacts, etc.).
La prochaine réunion aura lieu en février 2018 au Pérou.