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Selon les données provisoiresdu groupe de travail sur les bilans énergétiques (AGEB), les ENR représentent 58,4 % du mix électrique allemand en 2024, contre 29,3 % en 2015.
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Le bilan électrique 2024de RTE indique un solde net de 27 TWh d’exportations françaises vis-à-vis de la zone Allemagne-Belgique.
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Dans le cadre de la stratégie allemande pour l’hydrogène, l’Agence fédérale des réseaux(Bundesnetzagentur) a validé fin 2024 le déploiement d’un « réseau-cœur » (Kernnetz) allant jusqu’à 9 000 km de réseaux H2 d’ici 2032 pour un investissement estimé à 19 milliards d’euros, en grande partie grâce à des projets de reconversion de réseaux de gaz existants.
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Juste avant l’implosion de la coalition, le gouvernement prévoyait d’adopter une nouvelle loi sur la sécurité d’approvisionnement et les centrales électriques(Kraftwerkssicherheitsgesetz), prévoyant notamment de lancer la construction et reconversion de 12,5 GW de centrales à gaz pouvant fonctionner à l’hydrogène, et 500 MW de stockage par batterie dans le cadre d’un nouveau mécanisme de capacité, pour un coût total estimé à 17 milliards d’euros entre 2029 et 2045. Pour une analyse plus détaillée des défis pour un système électrique allemand neutre en carbone, voir par exemple cette étude.
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Adoptée en 2019 et réformée en 2021 et 2024, la loi fédérale pour la protection du climat prévoyait initialement des trajectoires et objectifs de réduction d’émissions annuelles par grands secteurs (énergie, transports, bâtiments, etc.). Depuis la réforme de 2024, la loi ne prévoit plus qu’une seule trajectoire avec objectifs annuels pour l’ensemble des secteurs.
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En raison des tractations sur le fonds climat, le gouvernement allemand n’a pas reconduit le bonus écologique pour l’acquisition de véhicules électriques en 2024, qui permettait jusque-là d’obtenir jusqu’à 6 750 euros de subvention. Au total, l’Allemagne comptait environ 1,6 million de véhicules électriques (hors hybrides) fin 2024.
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L’association européenne des pompes à chaleur (EHPA) indiquait un recul des ventes de 47 % pour le premier semestre 2024. Pour le cas de l’Allemagne, le marché des PAC dépend à 80 % des constructions neuves, négativement affectées par la hausse des taux d’intérêts, l’incertitude politique et la récession économique. D’autre part, l’intérêt économique des PAC est également retombé avec la débâcle sur la loi chauffage, la fin de la crise énergétique et la diminution des prix du gaz, désormais 3 à 4 fois moins élevés que le prix de l’électricité pour les ménages allemands.
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Historiquement, les aides à la transition (rénovation énergétique et véhicules électriques en particulier) en Allemagne répondaient davantage à un principe d’égalité de traitement pour tous que d’équité et de ciblage en fonction des revenus des ménages. Avec néanmoins des évolutions récentes (notamment pour les aides à la décarbonation des chauffages) et un intérêt marqué pour le modèle français du leasing social pour les véhicules électriques.
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Données issues du bilan annuel de la Fédération allemande des entreprises de l’énergie et de l’eau (BDEW, 2024). La comparaison des prix pour l’Allemagne et la France est donnée pour une consommation de 3 500 kWh et intègre la part fixe, ainsi que la baisse de février 2025 côté français.
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Selon les données du BDEW, le prix de l’électricité pour des industriels consommant entre 160 MWh et jusqu’à 20 GWh a baissé de 43 cents par kWh en 2022 à 17 c/kWh en 2024. La part des taxes et charges est passée de 9 c/kWh en 2021 à 1,49 c/kWh en 2024.
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Inscrit dans la Constitution allemande en 2009, le frein à l’endettement vise à atteindre un budget public à l’équilibre, en restreignant le déficit autorisé à 0,35 % du PIB pour l’État fédéral.
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L’étude d’Agora Energiewende indique que les besoins d’investissements additionnels s’élèvent à 3 % du PIB allemand (afin de passer de 8 à 11 % du PIB), soit environ 120 à 130 milliards d’euros par an.
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Comme le rappelle Phuc-Vinh Nguyen de l’Institut Jacques Delors, la « boussole pour la compétitivité » publiée par la Commission européenne ne comporte aucune mention explicite du Pacte vert, tout en insistant malgré tout sur le besoin d’une feuille de route conjointe pour la décarbonisation et la compétitivité, suivant la recommandation du rapport Draghi.
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Par effet domino, un moindre soutien de l’Allemagne au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières – porté historiquement par la France – pourrait générer un moindre portage politique de la France sur l’extension du marché carbone (EU ETS) aux bâtiments et transports, historiquement défendu par l’Allemagne et actuellement sous le feu des critiques dans un nombre croissant d’États membres qui exigent un report, voire un abandon de cet instrument.
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La divergence la plus visible concerne l’interdiction des véhicules thermiques dès 2035, rejetée par la CDU et soutenue par le SPD et les Verts. Des différences apparaissent également sur le recyclage des revenus de l’EU ETS 2.
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À titre d’exemple, grâce à la simplification engagée dans les procédures d’autorisation, l’Allemagne a enregistré un niveau record d’autorisations pour de nouveaux projets éoliens terrestres, avec 14 GW de nouvelles autorisations en 2024 et 11 GW validés via les appels d’offres. Mais le rythme d’installations nettes est bien inférieur, avec 3,2 GW en 2024 et autour de 5 GW prévus en 2025.
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Le Pacte pour l’industrie propre (2025), le Plan d’action pour l’énergie abordable (2025), le projet de réforme des lignes directrices aux aides d’État et le Plan d’action pour l’électrification (2026).
Élections allemandes : quel avenir pour la politique climatique face à un paysage politique incertain ?
