Neuf ans après la conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya en 2010, un constat d’échec est tiré par l’ensemble de la communauté internationale : les évaluations scientifiques montrent que la dégradation de la biodiversité augmente et que les pressions qui la menacent ne diminuent pas, bien au contraire. Presque aucun des objectifs d’Aïchi pour la biodiversité ne sera atteint en 2020.
Or l’érosion de la diversité biologique met en péril la qualité et les conditions de vie des générations actuelles et futures, avec un impact majeur sur de nombreuses activités économiques, la sécurité alimentaire ou encore la diversité culturelle. Les raisons de cette régression sont d’origine humaine : artificialisation des sols et des écosystèmes, surexploitation des ressources naturelles renouvelables, espèces exotiques envahissantes, pollution, changement climatique…
Face à ces défis, les conférences des parties (COP) à la Convention sur la diversité biologique réunissent tous les deux ans les 196 États signataires pour définir des engagements concrets pour atteindre les objectifs fixés en matière de biodiversité.
Préparer la COP 15 et l’après-2020
Fin 2018, la COP 14 de Sharm-el-Cheikh a posé les bases de la route vers Pékin pour préparer, avec l’ensemble des parties-prenantes – États, société civile, collectivités locales, acteurs économiques, communauté locales, scientifiques… – un nouvel accord qui doit être pragmatique et ambitieux.
La France va jouer un rôle important dans cette route vers Pékin 2020. Elle accueillera notamment, au siège de l’Unesco, la 7ème réunion plénière de l’IPBES - la plateforme intergouvernementale science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques équivalente de ce que représente le GIEC pour le climat - du 29 avril au 4 mai 2019 ; du 11 au 19 juin 2020 elle accueillera également, à Marseille, le Congrès Mondial de l’UICN (l’Union International pour la Conservation de la Nature). C’est pourquoi l’ensemble des acteurs français impliqués sur cette thématique enclenche un cycle de réflexions pour contribuer à faire de Pékin 2020 un réel succès.
Mais pourquoi les objectifs d’Aïchi n’ont-ils pas été atteints ? Le dispositif préparatoire décidé lors de la COP 14 en Égypte est-il à la mesure des défis d’une telle négociation ? Comment assurer le succès des futures négociations à Pékin ? Quelles leçons tirer de l’Accord de Paris sur le climat ? Quel rôle pour la France et l’Union européenne ? Comment associer les acteurs économiques, les collectivités et la société civile pour faciliter les négociations et la mise en œuvre des engagements ?
Un panel de haut niveau débattra de ces questions pour ouvrir des pistes de travail d’ici à 2020 :
- Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations de la COP21 sur le climat de 2015, actuelle directrice de l’European Climate Foundation
- Bertrand Bonhomme, directeur développement durable du groupe Michelin
- Pascal Canfin, directeur général de WWF France,
- Gilles Kleitz, directeur de département à l’Agence française pour le développement
La table ronde sera introduite par Audrey Azoulay (à confirmer), directrice générale de l’Unesco et Jérémie Pellet, directeur général d’Expertise France. Les conclusions et perspectives seront présentées par Stefan Leiner, chef de l’unité biodiversité de la DG environnement à la Commission européenne et Yann Werhling, ambassadeur français délégué à l’environnement.
La modération sera assurée par Didier Babin, chef du projet Post 2020 Biodiversity Framework - EU Support, Expertise France.
Un événement co-organisé par l’Unesco, l’Union Européenne, Expertise France et Entreprises pour l’environnement en partenariat avec : AFB, AFD, le CNRS, Fondation Biodiversité, l’IRD, OREE, l’Iddri et WWF.
Contact à l’Unesco : m.bouamrane@unesco.org
Contact à Expertise France : didier.babin@expertisefrance.fr, apolline.calucci@expertisefrance.fr