PRÉSENTATION
Quantitativement, la responsabilité européenne dans la déforestation mondiale renvoie d’abord à la domination d’un mode d’élevage fortement industrialisé pour la viande et le lait. Afin de remédier à cette question, au-delà des approches par la légalité, par les instruments non contraignants ou par la régulation, les options à la fois faisables immédiatement et utiles pour l’avenir sont celles – nécessaires mais non suffisantes – qui visent à apporter des bases pour (r)établir un dialogue constructif entre autorités des pays producteurs, UE, entreprises, bailleurs de l’aide au développement, ONG et chercheurs.
MESSAGES CLÉS
- La période actuelle est marquée, en Europe comme en France, à la fois par une intensification des débats concernant la déforestation causée par les importations de commodités alimentaires et par une certaine focalisation sur l’huile de palme.
- Cependant, c’est aussi et surtout via leurs importations de soja pour l’alimentation animale que les Européens causent de la déforestation tropicale, et cela renvoie donc à leurs choix de modèles d’élevage.
- Trois familles d’options visant à limiter les impacts de cette « déforestation importée » sont possibles : étendre ce qui s’est fait pour le bois aux commodités agricoles s’appuyant sur la légalité de leur production ; compter sur une généralisation de la certification environnementale ; réglementer les importations et la production européennes par une directive.
- Aucune de ces options ne semble à elle seule en mesure de répondre au problème, du fait de leur caractère trop partiel ou des résistances qu’elles soulèvent. Au croisement de ces différentes difficultés, la « ligne de crête » que les acteurs européens peuvent emprunter consiste à développer les actions de coopération entre les acteurs des pays consommateurs et ceux des pays producteurs, ainsi qu’à renforcer les systèmes d’information visant, d’une part, à dissiper les incompréhensions et, d’autre part, à donner plus de puissance aux initiatives existantes.