Présentation
L’Agenda 2030 a promis un projet de transformation structurelle et de rendre plus opérationnel le concept abstrait de développement durable. Ce Décryptage interroge ce programme ambitieux, et nécessaire. Permet-il de changer les pratiques des différents acteurs ? Leurs approches de mise en oeuvre sont-elles pertinentes ? Qu’est-ce que les ODD ont permis d’apporter dans les débats et décisions politiques au niveau des pays et de la communauté internationale ? Et quels sont les leviers possibles pour accélérer la mise en oeuvre de l’Agenda 2030 ?
Messages clés
- De plus en plus de références sont faites à l’Agenda 2030, mais celles-ci ne viennent que trop rarement questionner les pratiques et enclencher un projet transformateur.
- D’ici 2030, les pays, en particulier, doivent accélérer, de même que les entreprises. Des expériences intéressantes existent, en particulier pour intégrer les ODD dans les processus budgétaires.
- Il faut redonner une colonne vertébrale à l’Agenda 2030, développer une vision claire de ce qui contribue ou pas aux ODD, et éviter que les ODD soient victimes d’un jeu d’interprétation trop lâche dans lequel tout le monde pourrait s’intégrer sans s’interroger sur l’impact réel de ses actions sur l’ensemble de l’agenda.
- Comme le souligne le Rapport mondial sur le développement durable, il faut mettre l’accent sur les co-bénéfices, mais aussi sur les arbitrages difficiles entre objectifs. Ces interactions sont encore insuffisamment prises en compte dans les stratégies de mise en oeuvre des ODD.
- Pour que l’Agenda 2030 devienne une véritable feuille de route globale, il faut sortir d’une forme de « consensus mou » et placer ce programme au coeur des débats, particulièrement lorsqu’ils sont complexes. Il doit permettre de débattre des politiques sectorielles, notamment commerciales, en s’interrogeant sur leurs impacts sur et contribution aux six transformations proposées par le Rapport mondial sur le développement durable. L’Agenda 2030 doit aider à la décision et éclairer les orientations et les arbitrages nécessaires à l’élaboration de trajectoires de développement durable et amener les acteurs à se demander si l’on peut faire autrement, et mieux.