En novembre 2015, l’Iddri mettait en avant 10 critères de succès de la COP21. Cet Issue Brief compare ces critères au texte de l'Accord de Paris, afin de montrer en quoi celui-ci peut être qualifié de réussite.
MESSAGES CLÉS :
- L’Accord de Paris est universel, légalement contraignant et différencié. (1) Il a été adopté par consensus par 195 pays, impliquant un très haut niveau d’engagement au niveau mondial. (2) Il répond aux exigences d’un traité en accord avec le droit international et impose des obligations aux États quant à leurs contributions climat (NDCs) (soumission, mise en œuvre et transparence). (3) Il n’établit pas de nouvelles annexes (cf. Protocole de Kyoto) mais apporte plutôt des nuances aux obligations des États pour chaque élément de l’Accord (atténuation, adaptation, appui [financier et technologique, notamment]), spécifiant selon les cas des obligations différentes adaptées aux contextes nationaux.
- L’Accord de Paris est ambitieux. (4) Il réaffirme l’objectif de contenir la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2°C, et opérationnalise cette cible par l’objectif de neutralité carbon à atteindre entre 2050 et 2100. Plus ambitieux encore, il fixe l’objectif du maintien de l’augmentation de la température sous 1,5°C. (5) Il inclut le concept de cycles, par lequel les pays réviseront régulièrement leurs ambitions climatiques à la hausse de façon coordonnée, (8) et un objectif financier global, envoyant un signal fort aux entreprises et aux investisseurs de l’engagement des États pour un futur bas-carbone. (9) Enfin, il établit un système de transparence unique, unifié mais flexible, pour tous les pays.
- L’Accord de Paris définit un cadre d’action au-delà des mesures d’atténuation et de la CCNUCC. (6) Il définit un objectif global d’adaptation, qui peut permettre de créer un régime climatique plus équilibré, dans lequel atténuation et adaptation sont sur un pied d’égalité. (7) Bien que les dimensions scientifique, juridique et politique de la responsabilité (dans l’attribution des impacts du changement climatique), particulièrement complexes, n’aient pas été totalement explorées, l’inclusion dans l’Accord de Paris d’un article entier sur les pertes et dommages dépasse les espoirs de beaucoup. (10) Le maintien d’une plateforme d’acteurs non-étatiques pour une action climatique territoriale (NAZCA) créée lors de la COP20 pour suivre les initiatives des acteurs non-étatiques montre que la CCUNCC, bien que conservant un rôle central pour l’action des États, entend surtout fournir une orientation générale et une cohérence d’ensemble aux multiples actions menées dans d’autres contextes.