Cet Issue Brief analyse les « stratégies d'engagement » développées par les équipes du Deep Decarbonization Pathways Project dans l'objectif d'influencer les processus de décision nationaux. Trois cas d'étude (Australie, Canada, France) sont présentés et mettent en lumière la diversité des contextes institutionnels dans lesquels ces stratégies ont été mise en œuvre : pour chacun sont analysés le contexte des débats domestiques sur les politiques climatiques et la façon dont les études DDPP ont été utilisées pour alimenter ces débats.
MESSAGES CLÉS :
- En Australie, le DDPP a fourni un cadre clair et opérationnel permettant de traduire les données scientifiques empiriques relatives à l’atténuation du changement climatique produites par les travaux du DDPP en résultats tangibles exploitables par les gouvernements et le secteur privé. Ces travaux ont en effet permis d’identifier les leviers d’action – transparents, structurés et orientés vers la recherche de solutions – vers une transformation bas-carbone.
- Au Canada, le rapport du DDPP a fait passer le concept de décarbonation du domaine de la science-fiction au débat public, où les moyens techniques, économiques et politiques nécessaires à sa mise en œuvre peuvent être débattus équitablement. Cette étude menée par des experts du pays a été la première à apporter des connaissances concrètes susceptibles d’informer la conception de mesures de politiques nationales compatibles avec des objectifs climatiques ambitieux comme celui introduit par l’Accord de Paris. Cela a directement influé la création, dans la province de l’Alberta, d’un ensemble de politiques couvrant tous le spectre de l’économie, et des éléments de cette recherche DDPP ont émergé au niveau fédéral (comme, par exemple, l’échéancier fédéral sur un prix plancher du carbone et la réglementation sur la neutralité carbone des bâtiments).
- En France, l’équipe DDPP a développé une version préliminaire du tableau de bord utilisé dans le rapport final et s’est appuyée sur les travaux du DDPP pour mettre en lumière les principales incertitudes et compromis à traiter dans le processus de décarbonation. Les aspects critiques de la gestion dynamique de la transition, en particulier, apparaissent dans les documents d’accompagnement du processus législatif français sur la transition énergétique./li>