Fin 2020 à Pékin, la communauté internationale de la biodiversité va constater à quel point les objectifs qu’elle s’était fixés en 2010 ne sont pas atteints, et devra trouver les termes d’un accord qui soit à la mesure des défis. Ce décryptage éclaire les enjeux de ce rendez-vous en isolant trois questions :
- le régime des objectifs ou des cibles ;
- la mécanique de la convention ;
- et d’autres initiatives ou instruments juridiques à envisager en les articulant avec la CBD.
Il est complémentaire d’un autre décryptage, qui détaille les jalons et les étapes du chemin jusqu’à fin 2020.
Messages clés
- Ne faire que reporter, une nouvelle fois, à la fin de la décennie prochaine les objectifs pris il y a dix ans et non atteints montrerait une forme d’impuissance de la Convention sur la diversité biologique.
- Renouveler le système des objectifs suppose d’évaluer ce qu’ils ont apporté à la politique de la biodiversité dans les pays qui les ont adoptés.
- Donner de la force aux futurs objectifs passera par une attribution plus précise des responsabilités de chaque pays, et de ce fait par une forme d’individualisation des cibles.
- Les ingrédients du succès de l’Accord de Paris sont analysés. S’en inspirer pour la biodiversité supposera notamment d’articuler ambition planétaire et engagements des États et des acteurs non-étatiques.
- La Convention sur la diversité biologique n’est pas le seul horizon de l’action internationale pour la biodiversité. D’autres instruments juridiques, à articuler avec la CBD prise alors comme « matrice » des engagements internationaux, pourraient être mis en chantier, par exemple sur les pesticides.