À partir des travaux et échanges issus des séminaires d’experts organisés par l’Iddri et Agora Energiewende en 2015, ce Working Paper propose une synthèse des principaux enjeux d’intégration des énergies renouvelables en partant d’une analyse systémique et des potentiels d’optimisation à différents horizons de temps : évolution potentielle des systèmes électriques d’ici 2030 à l’échelle régionale et française ; analyse des besoins et options de flexibilité au-delà des systèmes de production ; question du potentiel d’optimisation des instruments favorisant l’intégration à plus court terme, en lien avec les évolutions réglementaires sur les mécanismes de soutien aux ENR.

MESSAGES CLÉS :

  • ANALYSE DES BESOINS DE FLEXIBILITÉ ET LEVIERS D’INTÉGRATION : LA NÉCESSITÉ D’UNE APPROCHE SYSTÉMIQUE

L’atteinte des objectifs de développement des énergies renouvelables électriques (ENR-E) en France (40 % de la consommation électrique) et en Europe (environ 50 %) à l’horizon 2030 pose de nouveaux enjeux d’intégration. Une transformation réussie du système électrique, sur la base d’une composante renouvelable importante, nécessite une approche systémique tenant compte des trajectoires d’évolution de l’offre et de la demande (électrique et toutes énergies), des interactions et mise en concurrence de diverses options de flexibilité permettant d’assurer la stabilité du système (interconnexions, gestion active de la demande, stockage), du développement des infrastructures et de l’articulation entre le système technique et l’organisation du marché. L’analyse prospective des systèmes électriques permet d’évaluer ce besoin de flexibilité croissant tout en identifiant de nombreux leviers d’optimisation pour faciliter l’intégration des ENR, à commencer par la coordination à l’échelle régionale.

  • 40 % DE RENOUVELABLES EN FRANCE : UN OBJECTIF ATTEIGNABLE À CONDITION D’ÉLABORER UNE PLANIFICATION COHÉRENTE

Si la France dispose déjà d’un système électrique flexible, notamment grâce à son potentiel hydraulique, son évolution vers 40 % d’ENR d’ici 2030 appelle des choix stratégiques. D’une part, l’élaboration d’une trajectoire de long terme de l’évolution de la demande en électricité – tant sur le volume que sur la nature des besoins – semble essentielle pour mettre en cohérence l’évolution du portefeuille technologique et optimiser le potentiel de flexibilité du côté de la demande. D’autre part, le déploiement des ENR appelle une réflexion sur le redimensionnement et la gestion future du parc nucléaire, entre un fonctionnement traditionnel en base ou en suivi de charge davantage flexible.

  • DES POTENTIELS D’OPTIMISATION À PRENDRE EN COMPTE DANS LA RÉFORME DES MÉCANISMES DE SOUTIEN AUX ÉNERGIES RENOUVELABLES

La mise en œuvre du complément de rémunération vise à faciliter l’intégration économique des ENR par la responsabilisation croissante des producteurs. Elle présente a priori un potentiel intéressant pour optimiser leur intégration technique. Néanmoins, un calibrage précis du dispositif s’avère nécessaire pour limiter l’impact de cette évolution réglementaire sur le coût et l’atteinte des objectifs de développement des énergies renouvelables électriques.

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