La contribution climat (INDC) soumise par la Chine en amont de la COP21 en 2015 comprend notamment l'objectif de pic des émissions de GES en 2030, voire avant. Si les données disponibles montrent que cet objectif et ceux du 13e Plan quinquennal (2016-2020) sont atteignables, l'enjeu pour la Chine est de faire de ce pic un véritable levier de décarbonation, fondé sur de nécessaires réformes économiques structurelles.

MESSAGES CLÉS:

  • QUELLE RESTRUCTURATION POUR L’ÉNERGIE CHINOISE ?

Le modèle économique chinois est particulièrement intensif en investissements et en ressources, ce qui contribue à une hausse des émissions de GES. D’un point de vue économique comme environnemental, ce modèle n’est plus soutenable. En conséquence, les responsables politiques chinois se trouvent face à un dilemme : accepter un ralentissement de la croissance et mener des réformes économiques ou soutenir la croissance à court terme au prix d’un ralentissement des réformes économiques. Ce choix sera crucial pour la transition vers une économie bas-carbone.

  • QUELS IMPACTS DES OBJECTIFS DU 13E PLAN QUINQUENNAL SUR LES OBJECTIFS DE DÉCARBONATION PROFONDE ?

Globalement, le 13e plan quinquennal (2016-2020) donne l’impression d’une réflexion prudente sur le paradigme de « nouvelle normalité » sur le front économique, et d’une traduction plutôt conservatrice de cette transition en termes d’objectifs énergétiques et climatiques. Néanmoins, les objectifs de ce 13e plan quinquennal positionne la chine sur la voie de dépasser à la fois ses engagements pris lors de la COP15 à Copenhague et les cibles de son INDC. Il semble donc plausible que la Chine atteigne son pic d’émissions avant 2030. Mais la question cruciale n'est pas de savoir quand la Chine atteindra ce pic, mais de savoir si la transformation sous-jacente de l'économie chinoise et de son système énergétique pourra constituer une base vers la décarbonation profonde par la suite.

  • PRENDRE EN COMPTE LES INCERTITUDES POUR UNE MEILLEURE ÉVALUATION DES POINTS D’INFLEXION DE L’ÉCONOMIE CHINOISE

Des évaluations approfondies du paradigme de « nouvelle normalit  » pour les chinoises et les trajectoires du système énergétique chinois, prenant en compte le lien avec le niveau macroéconomique, sont nécessaires. L’utilisation de scénarios constitue un cadre utile, et devrai t se concentrer sur un certain nombre d’incertitudes de court terme. La plupart des scénarios d’évolution du système énergétique et des émissions publiés à ce jour montrent une continuité des tendances entre les périodes 2010-2015 et 2015-2020, or des signaux d’alerte clairs font état de points d’inflexion potentiellement très différents de l’économie chinoise, dépendant des choix politiques et de facteurs extérieurs qui émergeront dans les années à venir. Pour explorer ces incertitudes et les différentes voies d’évolution possibles, les déterminants des trajectoires d’émissions devront être examinés en détail au niveau sectoriel.

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