Cela fait un quart de siècle maintenant que les économies dites capitalistes se sont soumises à un nouveau régime de régulation « par les marchés ». Un double transfert s’est opéré des Etats et du système bancaire classique vers les banques centrales d’une part et les marchés financiers d’autre part. Il apparaît, avec le recul du temps, que les marchés financiers n’exercent pas, sinon très mal, les missions régulatrices qui leur sont dévolues (voir les crises récurrentes de certaines économies émergentes et les grands scandales boursiers). Simultanément, les banques centrales, rendues indépendantes des pouvoirs publics nationaux, sont en fait tombées sous l’influence des marchés financiers (voir la politique monétaire des Etats-Unis entre 1998 et 2003). Le moment est venu de dresser un bilan, de clarifier les responsabilités des acteurs et d’imaginer d’autres modes de régulation à partir d’un lien contractuel entre les entreprises et les actionnaires, d’un nouveau mode de fonctionnement du FMI et de la création de grandes zones autonomes de libre-échange. C’est dans ce nouveau cadre économique qu’on pourra le mieux faire face aux défis sociaux et écologiques de ce début de siècle.