Présentation

Le changement climatique et la perte de biodiversité sont depuis longtemps des défis interconnectés, et la nécessité de les aborder ensemble a récemment gagné en importance dans les communautés scientifique et politique. Il est toutefois nécessaire de trouver des moyens de mieux aligner les ambitions et les actions en matière de climat et de biodiversité. Cette Étude aborde le pourquoi, le comment et la manière d’opérer cet alignement.

Note : Cette Étude fait suite à l'Étude parue en 2019, « Vers une ambition climatique qui (mieux) intègre la biodiversité et l'usage des sols », qui évalue de manière plus approfondie les impacts positifs et négatifs sur la biodiversité des différentes stratégies d'atténuation du climat et des trajectoires de réduction des émissions, en croisant les récents rapports du Giec et de l'IPBES et d'autres publications scientifiques.

Messages clés

  • L'ambition « zéro émission nette et positive pour la biodiversité » implique (1) une action ambitieuse jusqu'en 2030 et (2) une planification coordonnée jusqu'en 2050 en vue de : i) réduire rapidement et profondément les émissions à l'échelle de l'économie, ii) préserver les écosystèmes riches en carbone et en biodiversité, iii) utiliser les sols de manière durable, notamment par des solutions fondées sur la nature, en particulier dans le système agroalimentaire, iv) mettre davantage l'accent sur les mesures de gestion de la demande, v) utiliser les technologies de capture et stockage du carbone principalement pour compenser les émissions marginales difficiles à réduire, et non comme une solution « facile » permettant de ne pas opérer une atténuation ambitieuse.
     
  • La « super année » 2021 sur le climat et la biodiversité (COP 15 de la CDB, COP 26 de la CCNUCC, et sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires) offre plusieurs occasions de faire pression pour une redéfinition qualitative de l'ambition vers une plus grande cohérence dans l'action nationale pour le climat et la biodiversité, et pour garantir une hausse significative de la redevabilité collective :
    • (re)définir les objectifs globaux vers une approche plus alignée, dans le cadre des déclarations politiques des COP 26 et COP 15 ;
    • charger les organes subsidiaires scientifiques (SBST(T)A) d'identifier les actions les plus efficaces pour le climat et la biodiversité ;
    • charger les organes subsidiaires de mise en œuvre (SBI) de suggérer comment intégrer les considérations communes sur le climat et la biodiversité dans les plans nationaux pertinents (NDCs et NBSAPs en anglais) et leurs exigences de transparence (synchronisation des délais de rapport, spécification des besoins en données) ;
    • demander à la communauté des chercheurs de s'appuyer sur les travaux préliminaires conjoints du GIEC et de l'IPBES pour évaluer et concevoir des trajectoires de transformation qui soient à la fois zéro émission nette et positives pour la biodiversité.
       
  • La convergence et la cohérence à l'échelle nationale impliquent non seulement d'assurer un développement cohérent des contributions nationales et des stratégies de long terme pour le climat et des plans d'action et stratégies nationaux pour la biodiversité, mais aussi que les plans sectoriels (par exemple les plans stratégiques nationaux pour la mise en œuvre de la politique agricole commune de l'UE) soient rendus juridiquement compatibles avec les documents de planification relatifs au climat et à la biodiversité.
     
  • Les acteurs de l'économie réelle et les autorités locales jouent un rôle essentiel dans la réalisation de ces transformations nécessaires, de même que les conditions et structures de gouvernance (processus démocratiques, participation et inclusion, approches fondées sur les droits). 
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