Présentation
Fondée sur une revue de littérature et sur une série d’entretiens avec des parties prenantes (représentants de pays en développement/développés, bailleurs et experts internationaux), cette Étude analyse l’expérience du Fonds pour l'environnement mondial en matière de mobilisation pour la protection de la biodiversité, met en lumière les leçons apprises d’un fonds ad hoc — le Fonds vert pour le climat — et propose quelques messages clés à destination des négociateurs du cadre mondial pur la biodiversité pour l'après-2020.
Messages clés
- Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) constitue le mécanisme majeur du financement de la biodiversité et de la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique. La proposition de création d’un fonds ad hoc pour la biodiversité interroge, notamment quant à sa valeur ajoutée, les complexités qu’il pourrait engendrer pour les pays récipiendaires, et le temps nécessaire entre l’idée de création d’un fonds, son établissement et sa mise en oeuvre opérationnelle. Dès lors, la mise en place d’un tel fonds ne permettrait vraisemblablement pas d’apporter un soutien rapide et efficace à la mise en oeuvre du cadre mondial pour l’après-2020.
- Les négociations sur le 8e réapprovisionnement du FEM viennent de s’achever par un financement record accordé à la biodiversité. Des efforts sont néanmoins à poursuivre notamment pour assurer un meilleur soutien aux pays les plus vulnérables. Par ailleurs, la méthode de calcul basée sur les coûts incrémentaux et les bénéfices pour l’environnement mondial, bien que pragmatique pour calculer l’additionnalité des fonds pour la biodiversité, freine le financement d’un changement transformateur. Ce changement devra s’appuyer sur le financement de secteurs clés, comptabilisant à la fois des bénéfices pour le développement et pour la biodiversité, tout en tenant compte des priorités et besoins locaux. Le rôle des banques multilatérales de développement est crucial pour ce faire.
- La mise en œuvre effective du futur cadre mondial pour la biodiversité doit nécessairement reposer sur l’identification des priorités et besoins, mais aussi sur l’élaboration ou le renforcement d’outils et de mécanismes catalytiques, tels que les plans nationaux de financement de la biodiversité et les fonds multilatéraux existants. Ce principe ne doit néanmoins pas occulter l’impératif de mobiliser davantage de fonds pour la biodiversité.