Les expérimentations d’outils de crowdsourcing et de participation citoyenne numérique se multiplient dans les collectivités, et portent de réelles promesses pour une ville plus durable et contributive. A travers l’analyse de trois cas d’étude (outils de signalement, Ville de Paris, pratique du vélo), cette étude interroge l’appropriation de ces outils par les collectivités et les défis restant à surmonter. Pour accompagner les villes dans le choix et la mise en place de ces outils, un « mode d’emploi » est proposé, qui détaille les applications possibles du crowdsourcing urbain ainsi que les choix de conception qui influenceront la manière dont le citoyen sera amené à participer.
MESSAGES CLÉS
- DE NOUVEAUX OUTILS NUMÉRIQUES POUR LA PARTICIPATION EN VILLE
Les expérimentations d’outils de crowdsourcing se multiplient dans les collectivités à travers le monde, et montrent que ces outils peuvent transformer la gestion urbaine et la participation citoyenne à un niveau opérationnel (production de données, évaluations ou avis utiles pour mieux gérer et concevoir la ville) et politique (mise en visibilité de problèmes publics, opportunités d’apprentissage et de réflexivité pour les citoyens). Par leur caractère contributif et actif, ils tranchent avec une vision technologique et optimisatrice de la « ville intelligente ».
- DES PROMESSES POUR UNE VILLE PLUS DURABLE ET CONTRIBUTIVE
Ces outils peuvent être utilisés pour : se rapprocher d’une ville « omnisciente » ; partager l’expérience urbaine et son évaluation ; et/ou co-construire le futur de la ville. À ces objectifs correspondent trois types de contribution du citoyen qui peuvent aider à la décision publique : recensement ou signalement, expression de préférences et d’attentes, propositions d’idées et projets.
- DES OBSTACLES À SURMONTER
Notre analyse de trois cas d’études (outils de signalement, Ville de Paris, outils pour soutenir la pratique du vélo) montre que les villes font face à différents défis : choisir l’outil approprié à leur projet politique ; installer l’usage de ces outils en interne et obtenir un niveau suffisant de mobilisation des citoyens ; traiter et analyser les données produites... À ces défis s’ajoute une dimension essentielle mais souvent sous-estimée, celle du design de l’outil. Ces outils numériques embarquent un « logiciel » politique : leur conception définit le degré de transparence, la nature des interactions, la liberté de contribution et les opportunités de mise en capacité des citoyens. Prendre en compte cette intermédiation numérique est nécessaire pour assurer une démarche collaborative et fructueuse.
- UNE NOUVELLE FAÇON DE FAIRE LA VILLE : « MODE D’EMPLOI » EN DEUX ÉTAPES
Nous proposons d’accompagner les villes dans le choix d’un outil répondant à leurs besoins et objectifs, en détaillant les applications possibles du crowdsourcing urbain. Nous développons ensuite des critères permettant de guider le design de l’outil et une visualisation pour mieux appréhender l’expérience proposée à l’utilisateur à travers l’outil numérique.