Une session du séminaire Développement durable et économie de l'environnement de 17h00 à 19h00, à Sciences Po – salle Goguel – 56, rue des Saints-Pères - 75007 Paris
Présentation
Le thème des « fonctionnalités de l’environnement », ou des « services écosystémiques » a pris, avec le Millenium Ecosystem Assessment, une place dominante dans la manière de penser les politiques publiques et l’environnement naturel. Le projet européen The Economics of Ecosystems and Biodiversity en est une illustration plus récente et plus proche de nous.
L’évaluation économique de ces fonctionnalités a donné lieu à des travaux divers, de par le monde. Par exemple, l’US EPA en a usé depuis les années 1960 pour démontrer qu’il était contre-productif de détruire les zones humides du Sud-Est américain, pour ensuite avoir à compenser leur perte en matière de protection contre les inondations ou d’épuration des eaux. Depuis, la technique de comparaison des zones humides avec leurs équivalents techniques, et l’analyse coûts-bénéfices de cette comparaison, a pris de l’ampleur, s’est spécialisée et s’est presque banalisée, avec de nombreuses références dans certaines revues spécialisées.
En France, les agences de l’eau s’y sont intéressées tôt, prises qu’elles étaient dans des contextes stratégiques, ayant à démontrer l’intérêt de la préservation de l’environnement pour le consommateur d’eau, le résident des villes, l’agriculteur et l’industriel…
La présentation exposera, à travers des exemples d’évaluation économique, comment les services rendus par les zones humides peuvent effectivement donner lieu à des évaluations, des quantifications et des monétarisations.
Elle montrera aussi comment il est possible d’interpréter ces chiffres sous des angles très divers, parfois complémentaires, mais aussi problématiques : comme manifestations concrètes des « effets externes » positifs de la préservation de l’environnement, et des effets négatifs de sa dégradation ; mais aussi comme illustration de l’effet des choix publics et collectifs en matière de politique du territoire ; comme illustration plus ou moins virtuelle de l’importance du capital naturel ; ou enfin pour tracer les frontières des domaines où « l’argument économique » de la préservation de l’environnement possède tout son sens, et de ceux où il est moins à sa place...