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Une présentation de Fiona Kinniburgh, Aleksandar Rankovic, et Yann Laurans à l’occasion d'un événement parallèle de la conférence d’Utrecht 2018 sur la gouvernance du système terrestre (2018 Utrecht Conference on Earth System Governance) organisée par l’Université d’Utrecht, la Faculté de géosciences et l’Institut Copernic du développement durable, en coopération avec le Earth System Governance Project.

En 2010, la Convention sur la diversité biologique (CDB) a adopté un plan stratégique 2011-2020 comportant vingt objectifs ambitieux visant à enrayer la perte de biodiversité dans le monde (les Objectifs d’Aichi). Pourtant, chaque semaine apporte son lot d’informations alarmantes sur le rythme et l’ampleur des pertes de biodiversité, sur terre comme en mer, à la fois dans la littérature scientifique et dans les médias. Dans un tel contexte, il serait facile de considérer la gouvernance internationale de la biodiversité comme totalement inefficace. Toutefois, ce n’est pas parce qu’un objectif donné n’est pas atteint que le fait d’avoir fixé cet objectif n’a pas eu d’effets concrets sur l’action en faveur de la biodiversité. Les cibles et objectifs peuvent être utilisés par les acteurs à diverses fins, notamment en tant qu’outils servant à légitimer leurs actions, mobiliser et définir un agenda, lever des fonds supplémentaires, améliorer la connaissance et la visibilité d’une question donnée, ou même pour permettre de dénoncer publiquement. Afin d’alimenter le débat sur le prochain plan stratégique de la CDB, qui doit être adopté à sa COP15 (Beijing 2020), ces utilisations concrètes et les effets des Objectifs d’Aichi doivent faire l’objet d’informations supplémentaires.

Cette session présentera les résultats d’études de cas dans cinq pays : la Chine, la France, l’Allemagne, le Mexique et l’Afrique du Sud. À partir d’entretiens avec des acteurs étatiques et non étatiques (universités, ONG et secteur privé) dans chaque pays, nous proposerons des éclairages sur i) les effets que les Objectifs d’Aichi ont (ou n’ont pas) eu sur le terrain dans chaque pays, ii) ce que cela enseigne sur les articulations entre les niveaux international et national de la gouvernance de la biodiversité, et iii) les attentes des différents types d’acteurs pour l’avenir de la CDB. À partir d’une analyse transnationale, cela nous permettra de formuler quelques premières recommandations concernant les décisions à prendre à la COP15.


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