La notion de service écosystémique, consacrée en 2005 par le /Millenium Ecosystem Assessment/, est de plus en plus utilisée en ce qu’elle aide à appréhender les relations étroites entre la nature et son utilisation sociale. La mobilisation de cette notion conduit généralement au constat que le coût et les bénéfices tirés des services écosystémiques ne sont pas suffisamment pris en compte par les acteurs publics et privés. Sur cette base, de nombreux prescripteurs bien au-delà du cercle des économistes encouragent à mettre un prix, une valeur monétaire sur les écosystèmes. Depuis les ONG environnementales jusqu’aux entreprises en passant par les organisations internationales telles que le PNUE ou la Banque Mondiale, tout le monde semble s’accorder à penser qu’une telle monétarisation représente une partie au moins de la solution. Elle soulève cependant de nombreuses questions quant à sa mise en œuvre.
La présentation mettra tout d’abord en évidence quelques enjeux scientifiques et politiques clés du glissement progressif observé au cours des dernières décennies depuis le terme de nature vers ceux de biodiversité et d’écosystèmes, puis celui de service écosystémique. Cette évolution étant nécessaire au développement des efforts de valorisation économique et largement en phase avec leur promotion, l’intervention s’attachera à décrypter les hypothèses de ces modes de valorisation et leur potentiel d’appropriation et d’utilisation par différentes catégories d’acteurs.