Ce Policy Brief met en lumière ce qu’apportent les ODD après environ 25 ans de mise en œuvre du développement durable. Il suggère des modalités concrètes, pour les pays européens et la France notamment, de tirer profit de leur potentiel, en termes de définition et de gouvernance des politiques nationales.
RECOMMANDATIONS :
- Les ODD fournissent un excellent cas d’étude des enjeux de domestication des engagements internationaux. Deux scénarios sont possibles. Le premier leur confère une existence purement statistique, les États respectant leurs engagements de rendre compte à l’ONU des progrès accomplis, mesurés par plus de 200 indicateurs de suivi. Le second leur donne une existence politique et ouvre la voie à un usage stratégique des ODD.
- L’urgence, propre au scénario de « mise en politique », est pour les pays européens et la France de définir une stratégie : coordination de haut niveau, élaboration d’un état des lieux, définition d’un document-cadre et alignement des stratégies existantes. Ces éléments devront intégrer les acteurs de la société civile le plus en amont possible, afin de dépasser l’exercice administratif et de permettre à d’autres acteurs politiques de se saisir de l’agenda.
- La programmation des politiques dans le long terme constitue une deuxième priorité : ce Policy Brief suggère une approche consistant à estimer les tendances de chaque secteur sur un futur de long terme et identifier les politiques nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
- Une troisième priorité porte sur la redéfinition des responsabilités et des formes de redevabilité des acteurs publics et privés concernés par la mise en oeuvre. Le développement durable ne se résume pas aux questions climatiques ou de coopération internationale. L’ambition et le caractère multidimensionnel des ODD nécessitent de repenser les rôles des parties prenantes.
- Enfin, l’usage stratégique des ODD ne sera garanti que s’ils sont intégrés dans l’exercice législatif et s’ils font l’objet d’un portage politique de haut niveau.