Présentation

La mise en oeuvre du cadre mondial pour la biodiversité adopté en 2022 et des Stratégies et plans d’actions nationaux pour la biodiversité qui en découlent nécessitent des ressources substantielles. Les crédits biodiversité figurent parmi les mécanismes de financement innovants qui pourraient être mobilisés dans ce cadre. Leur utilisation est jusqu’à présent plutôt restreinte aux mécanismes réglementaires de compensation, mais l’idée de développer un marché volontaire est portée par un nombre croissant d’acteurs depuis la COP 15. Ce Document de propositions explore les conditions nécessaires au déploiement des crédits biodiversité, en se basant sur les leçons tirées du marché du carbone forestier porté par REDD+ dans le cadre de la Convention Climat.

Messages clés

  • Afin d’assurer la cohérence et l’adéquation des crédits biodiversité avec les besoins d’un pays ou territoire, il est crucial dans un premier temps d’analyser les dépenses existantes, les besoins, et le contexte institutionnel. L’établissement d’un plan national de financement de la biodiversité permettra de déterminer si les crédits sont le plus à même d’être une solution intéressante.
     
  • À l’instar des crédits carbone dans le cadre de REDD+, les crédits biodiversité peuvent attirer des investissements privés pour des projets de conservation et de restauration. Cependant, leur succès dépendra d’un cadre solide qui garantisse la qualité des projets et minimise les risques de « fuites », c’est-à-dire de déplacements des impacts négatifs en dehors des zones concernées. Comme l’a montré REDD+, les approches juridictionnelles, plutôt que les projets isolés, offrent une meilleure intégrité environnementale, et attirent plus d’investissements en réduisant les risques.
     
  • Les crédits biodiversité devraient suivre une logique similaire, en élaborant un cadre national de gouvernance robuste pour le marché à l’échelle nationale. Le dispositif doit permettre d’encadrer l’offre, mais aussi les conditions d’accès pour la demande, ainsi que le contrôle et le suivi de la qualité des crédits, avec des standards de certification clairs et des exigences en matière de mesure de l’impact écologique, un processus d’audit indépendant et agréé, et un registre national des crédits biodiversité.
     
  • La mise en place de crédits biodiversité doit impérativement garantir la participation active et le respect des droits des populations autochtones et des communautés locales. Inspirés par les garanties de Cancun dans le cadre de REDD+, ces crédits doivent assurer un partage équitable des bénéfices et garantir un consentement libre et éclairé de ces communautés.
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