Présentation

Alors que les débats universitaires et politiques tendent à se concentrer sur la manière d'intensifier davantage les paysages agricoles afin d’économiser des terres en vue de la conservation de la biodiversité naturelle et de la séquestration du carbone, ce Document de propositions s'appuie sur une revue de littérature de publications récentes pour soutenir qu'une attention égale devrait être accordée à la protection et à la restauration de la biodiversité dans les paysages agricoles, plus particulièrement pour le rôle qu'elle joue en tant que facteur de production essentiel.

Messages clés

  • S'il est essentiel de conserver la biodiversité naturelle, l'agro-biodiversité doit également être protégée en raison de son ampleur et de son rôle dans la fourniture de services écosystémiques majeurs, en particulier pour la production alimentaire.
     
  • Les politiques devraient encourager l'adoption de systèmes agricoles positifs pour la biodiversité, soit des systèmes avec des rotations de cultures complexes et des niveaux élevés de diversité des cultures, un minimum de 10 à 20 % de surface semi-naturelle par kilomètre carré de terres agricoles, et des intrants synthétiques totaux inférieurs aux charges critiques pour la biodiversité, notamment grâce à une efficacité élevée.
     
  • Les mesures seront très différentes d'un pays à l'autre. Les pays de l'OCDE et les pays à haut rendement doivent procéder aux réductions totales les plus importantes des intrants et à l'augmentation de l'hétérogénéité des paysages ; l'augmentation de l'efficacité étant plus complexe dans les pays non membres de l'OCDE. En suivant une voie d'intensification écologique, les pays à faible rendement peuvent encore être en mesure d'augmenter modérément les intrants pour que les rendements suivent, mais ceux-ci doivent rester en dessous des charges critiques et l'hétérogénéité des terres agricoles doit être protégée.
     
  • La transition vers des systèmes agricoles à forte biodiversité agricole tout en mettant un terme à toute nouvelle expansion agricole nécessite de maintenir la demande totale de produits agricoles aussi faible que possible. Cela implique de réduire considérablement la consommation de produits animaux, en particulier dans les sociétés riches et émergentes, et dans les systèmes d'élevage intensif où l’alimentation animale est en concurrence avec l’alimentation humaine, et de réduire au maximum le gaspillage et les pertes de denrées alimentaires.
     
  • Parmi les autres mesures à prendre figurent : (i) une réforme du système des échanges agricoles visant à inverser le processus de forte spécialisation qui s'est opéré au fil du temps sur la base d'un paradigme d'avantage comparatif ; et (ii) des aides publiques importantes pour développer des programmes de sélection et d'amélioration génétique pour une bien plus grande diversité de cultures, y compris en particulier les cultures adaptées aux conditions locales, dans un contexte où 9 cultures représentent aujourd'hui plus de 65 % de l'ensemble de la production végétale mondiale.
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