L’océan tempère le réchauffement global du climat au prix d’une altération profonde de son fonctionnement physique et chimique, de ses écosystèmes et des services qu’ils fournissent à l’humanité. Regroupés sous le nom « Oceans 2015 Initiative», une vingtaine de chercheurs du monde entier publient dans Science une étude qui évalue et compare, pour deux scénarios contrastés d’émissions de CO2, les risques d’impacts sur les écosystèmes marins et côtiers et leurs services éco-systémiques d’ici à 2100 (voir figure).

Les auteurs tirent quatre messages de cette étude. (1) L’océan est un acteur-clé du changement climatique, et l’avenir de Humanité dépend de celui de l’océan. (2) Les impacts des émissions de CO2 dans l’atmosphère sur l’océan, sur ses êtres vivants, sur ses écosystèmes et sur les activités humaines qui en dépendent sont déjà détectables, et à diverses latitudes. De nombreuses régions auront à faire face à des risques impacts élevés bien avant 2100, même dans le cas d’une trajectoire d’émission bas carbone. (3) Des efforts immédiats de réduction des émissions de CO2 sont donc plus que jamais indispensables pour prévenir le risque de modifications brutales et irréversibles des écosystèmes marins et les services qu’ils nous fournissent. (4) Parmi les solutions permettant de faire face à ces risques, les options de protection, adaptation et de réparation deviennent moins nombreuses et moins efficaces au fur et à mesure que la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmentera.

Avec cette analyse du futur des océans, les chercheurs souhaitent faire le lien avec les négociations internationales sur le climat, l’océan apportant des arguments supplémentaires en faveur d’une diminution rapide, rigoureuse et ambitieuse des émissions de CO2.

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