Citation

Filbee-Dexter K., Pessarrodona A., Pedersen M. F., Wernberg T., Duarte C. M., Assis J., Bekkby T., Burrows M. T., Carlson D. F., Gattuso J.-P., Gundersen H., Hancke K., Krumhansl K. A., Kuwae T., Middelburg J. J., Moore P., Bachmann Ørberg S., Queirós A. M., Serrão E. A., Smale D. A., Pinto I. S., Suzuki N. & Krause-Jensen D. Carbon export from seaweed forests to deep ocean sinks. Nat. Geosci. (2024).

DOI: 10.1038/s41561-024-01449-7

Abstract

L'océan côtier représente un important puits de carbone mondial. Il est au centre des interventions visant à atténuer le changement climatique et à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris tout en soutenant la biodiversité et d'autres fonctions écosystémiques. Cependant, le devenir du flux de carbone exporté par les forêts d'algues — le plus grand écosystème végétal côtier du monde — est une inconnue majeure dans les bilans de carbone marin. Nous présentons ici des estimations nationales et mondiales des exportations de carbone particulaire dérivé des algues marines à une profondeur inférieure à 200 m, qui représentent au total 3 à 4 % de la capacité des puits de carbone océaniques. Nous avons caractérisé l'exportation à l'aide de modèles de l'étendue, de la production et de la décomposition des forêts d'algues marines, ainsi que des échanges d'eau entre le plateau continental et l'océan ouvert. En moyenne, on estime que 15 % de la production d'algues est exportée à travers le plateau continental, ce qui équivaut à 56 TgC par an (fourchette : 10-170 TgC par an). En utilisant les échelles de temps de séquestration modélisées au-dessous de 200 m de profondeur, nous avons estimé que chaque année, 4-44 Tg de carbone dérivé des algues marines pourraient être séquestrés pendant 100 ans. La détermination de l'étendue totale de la séquestration du carbone par les algues marines reste un défi, mais elle est essentielle pour orienter les efforts de conservation des forêts d'algues marines, qui sont en déclin à l'échelle mondiale. Notre estimation ne tient pas compte de l'enfouissement sur le plateau et des voies d'accès au carbone dissous et réfractaire ; elle met néanmoins en évidence une contribution potentielle importante des algues marines aux puits de carbone naturels.