Citation
García-Vega, D., Dumas, P., Prudhomme, R., Kremen, C. and Aubert, P.-M. (2024). A safe agricultural space for biodiversity. Front. Sustain. Food Syst. 8:1328800.
Résumé
L'agriculture est le principal moteur de l'effondrement rapide de la biodiversité, dont dépend toute la vie sur Terre, y compris la production agricole. Alors que nous sommes confrontés au défi de nourrir une population humaine croissante dans un contexte de changement climatique, la pression sur la biodiversité devrait encore s'intensifier. Alors que le potentiel d'expansion et d'amélioration des habitats naturels pour la conservation de la biodiversité a été largement exploré dans des scénarios de systèmes agricoles à grande échelle, le rôle critique de la gestion des paysages agricoles pour enrayer la perte de biodiversité reste inexploré à cette échelle. Nous soutenons que, pour parvenir à une conservation efficace de la biodiversité (naturelle et agricole), les effets multivariés combinés de l'agriculture sur la biodiversité doivent être pris en compte, y compris sa surface et sa gestion. Sur la base d'une revue de la littérature, nous avons identifié les principales pressions exercées par l'agriculture sur la biodiversité : changement d'affectation des terres, contribution au changement climatique, prélèvement d'eau, pollution par les pesticides, pollution par les nutriments (azote et phosphore) et simplification à l'échelle du paysage et de l'exploitation (des terres cultivées et des pâturages). Pour chacun d'entre eux, nous avons proposé une limite critique, basée sur l'examen d'études couvrant un éventail de taxons, de mesures de la biodiversité et de biomes, en dessous ou au-dessus de laquelle les impacts négatifs sur la biodiversité sont minimisés ou des effets positifs apparaissent. Mises en œuvre simultanément, les limites identifiées permettraient d'intégrer la conservation de la biodiversité au sein et entre les terres agricoles et de minimiser les impacts considérables de l'agriculture sur la biodiversité. Nous présentons un cadre appelé « limites agricoles pour la biodiversité » qui permettra d'explorer le potentiel de développement de systèmes agricoles conciliant efficacement la production alimentaire et la conservation de la biodiversité à grande échelle.