Présentation
Ce Policy Brief écrit dans la cadre du projet COP21 Ripples montre qu'il serait souhaitable d'augmenter de manière significative les réductions d'émissions promises par l'UE pour 2030, afin d'assurer une trajectoire de décarbonation politiquement résiliente aux niveaux national et international qui soit compatible avec l'Accord de Paris sur le climat.
Messages clés
- Dans le cadre de l'Accord de Paris, les gouvernements ont convenu de se réunir tous les cinq ans pour fixer des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions, en cohérence avec les données fournies par la science. Les engagements actuels ne sont pas suffisants pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Un renforcement de ces engagements dans l'UE d'ici 2020 refléterait en fait le cadre juridique national actuel, qui devrait déjà conduire à une décarbonation plus profonde que l'objectif actuel d'une réduction des émissions de 40 % d'ici 2030 par rapport à 1990.
- Plus d'ambition de la part de l'UE permettrait d'éviter des investissements inutiles, une trop grande dépendance à l'égard des émissions négatives et de maintenir l'ambition de 1,5°C à portée de main. Une décarbonation différée conduira à un réseau électrique plus vaste et provoquera une hausse de la demande de gaz à court terme, ce qui entraînera un coût total plus élevé. Dans le même temps, des capacité plus importantes à court terme peuvent réduire considérablement le coût futur des technologies bas-carbone ; et le passage rapide à des technologies plus aisément appropriables implique des avantages économiques à terme. Alors que la course aux technologies bas-carbone est en cours, et que certaines régions européennes ont le potentiel de se spécialiser dans certaines de ces technologies, une action précoce peut contribuer à traduire ce potentiel en un avantage concurrentiel réel.
- Retarder l'action dans l'UE se traduira par des efforts très déséquilibrés avant et après 2030. Les changements abrupts qui subsisteront après 2030 risquent de causer des problèmes sociaux et de l'instabilité politique, et de compromettre encore plus la stabilité financière. Pour éviter les actifs échoués et les perturbations économiques dans l'UE, il est urgent d'accroître les investissements bas-carbone et d'éliminer progressivement les investissements dans les combustibles fossiles.
