Présentation
Dans l'objectif de définir les conditions politiques d’une transition juste socialement, et vertueuse environnementalement, le développement d’un cadre méthodologique innovant a permis de développer et quantifier deux scénarios contrastés de transition bas-carbone du système alimentaire français. Au final, cette démarche d’analyse inédite a conduit à un rapport au statut hybride : à la fois exposition d’une démarche d’analyse qui pourra être répliquée dans d’autres contextes et à d’autres échelles ; et présentation de résultats sur la ferme France, dans des secteurs Bovins Lait et Grandes Cultures.
Extrait
Cette démarche novatrice nous permet d’aborder trois questions complémentaires : (i) quels sont les changements de stratégies économiques au sein des chaînes de valeur alimentaires compatibles avec les ambitions de décarbonation portées par l’Accord de Paris sur le climat ? (ii) Quels sont les impacts de ces changements pour les autres enjeux identifiés (emploi, revenu, alimentation, biodiversité) et les arbitrages ou synergies en jeu ? (iii) Quels changements de politiques (visant l’offre, la demande, et l’organisation des marchés) sont nécessaires pour assurer la viabilité économique d’une transition vertueuse pour l’ensemble des enjeux considérés, dans une logique gagnant-gagnant ?
L’étude applique cette approche au système alimentaire français avec deux objectifs : d’une part, donner à voir la fécondité de la méthode développée et ainsi encourager des échanges/discussions dans d’autres pays à travers l’Europe et à Bruxelles ; d’autre part, nourrir les débats en cours dans le contexte français. Elle prend pour point de départ les projections pour l’agriculture contenues dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), publiée en 2020 par le ministère de l’Écologie (MTES, 2020), qui vise à diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole d’ici à 2050. Ces projections s’appuient sur une représentation physique/agronomique de la ferme France, au pas de 5 ans, en termes de surfaces/cheptel/rendements et de production associée.
Compte tenu de la complexité du système étudié, l’analyse a été conduite à l’horizon 2030 (plutôt que 2050) sur deux secteurs : les Bovins Lait et les Grandes Cultures. Ceux-ci ont été choisis pour leur importance dans le fonctionnement de la ferme France.