La France et l’Allemagne ont des objectifs climatiques communs et sont confrontés à des défis similaires dans la mise en place de leur transition énergétique. Ces similitudes méritent de s'inscrire dans une démarche commune qui pourrait prendre la forme d'une alliance énergétique stratégique visant à faciliter la voie vers une économie décarbonée et résiliente ; celle-ci pourrait en outre s'intégrer dans une initiative plus vaste de refondation du projet d'intégration européen.
MESSAGES CLÉS :
- Des défis communs
Les systèmes énergétiques français et allemand sont interconnectés et présentent de nombreuses similitudes. Ces deux pays font donc face à des défis communs qui devraient être considérés comme des défis conjoints : l'intégration des énergies éolienne et solaire au système électrique, la restructuration des parcs électriques existants, le lancement de la transition du secteur des transports, l’élaboration de stratégies de « transition juste » pour les travailleurs et les territoires concernés par des reconversions industrielles et la mobilisation des financements nécessaires aux investissements bas carbone.
- Les priorités d’une coopération franco-allemande sur l’énergie
La coopération étroite entre la France et l'Allemagne en matière d'énergie ne date pas d’hier. Cependant, elle devrait être approfondie et organisée selon une vision stratégique commune et venir renforcer la refondation du projet d’intégration européen. Cette coopération pourrait s'organiser dans plusieurs axes : une initiative commune sur la tarification du carbone ; la coordination du développement des énergies renouvelables ; la réalisation de projets d’infrastructures et industriels pour la transition du secteur des transports ; le développement conjoint de certaines parties des plans nationaux intégrés en matière d'énergie et de climat ; le lancement d’une initiative de financement de la transition énergétique au niveau européen.
- Placer la lutte contre le changement climatique au cœur de la refonte du projet européen
Une alliance entre l'Allemagne et la France pourrait avoir un effet d’entraînement à l'échelle européenne pour la lutte contre le réchauffement climatique et l’accélération de la transition énergétique. Elle pourrait également porter des propositions de réforme institutionnelles européennes comme la création d’un poste de Haut-Commissaire européen pour la protection du climat, l’assouplissement des règles sur les aides d'Etat pour les projets climatiques prioritaires ou l’exclusion des investissements dans la transition énergétique (énergies renouvelables, réseaux électriques, efficacité énergétique des bâtiments etc) des critères d’équilibre budgétaire de l’Union monétaire.