Références :
Lapeyre, R., Laurans, Y. (2017). Contractual arrangements for financing and managing African protected areas: insights from three case studies, Parks Journal 23(1), March 2017 / DOI: 10.2305/IUCN.CH.2017.PARKS-23-1RL.en
Mots clés [en anglais] :
Protected area management, contractual approaches, funding gap, innovative financial mechanisms, Africa
Résumé :
Les aires protégées et la conservation de la biodiversité restent sous-financées au niveau mondial, en particulier en Afrique. Afin de répondre à ce problème, les « mécanismes innovants de financement » visent à faire appel aux marchés et aux approches contractuelles pour mobiliser et sécuriser des flux financiers additionnels. Le recours à de tels instruments dans le domaine de la conservation de la biodiversité a ainsi augmenté ces récentes années. Pour leurs promoteurs, ces instruments vont rapidement permettre de combler les besoins de financement. Mais pour leurs détracteurs, leur utilisation favorise le développement de marchés aux dépends d’objectifs environnementaux plus fondamentaux. Afin de contribuer utilement à ce débat, cet article présente en détail comment, dans trois cas différents d’aires protégées africaines, ces mécanismes innovants de financement fonctionnent dans la pratique. Il fournit des éléments d’analyse sur leur potentielle réplicabilité, étant donnés leur architecture contractuelle, leurs impacts environnementaux et leurs facteurs de succès, ainsi que les limites qui y sont associées. En substance, cet article indique que des approches contractuelles innovantes mises en œuvre pour financer et efficacement gérer les aires protégées africaines dépendent fortement 1) du strict respect des conditionnalités négociées, 2) du maintien de relations de long terme assurées par des organismes faisant office d’intermédiaires, 3) du renforcement des capacités des acteurs nationaux et locaux, et 4) de l’existence de « champions » qui soutiennent activement ces mécanismes. Bien sûr, des questions subsistent avant d’augmenter l’échelle de mise en oeuvre de tels instruments ; au premier rang desquelles sont la fluctuation imprévisible des marchés (financiers ou carbone) et le niveau élevé des coûts de transaction qui sont associés à ces approches contractuelles.