Si le concept de développement durable est devenu au cours de ces dernières années un vecteur de transformation de l’activité économique, il semble également constituer un opérateur de changement des pratiques politiques et institutionnelles. Si l’on s’en tient aux discours tout du moins, le développement durable vise à induire des formes de coopération nouvelles qui intègrent des intérêts en tension (préoccupations environnementales, sociales, économiques, équité intergénérationnelle, Nord/Sud), à promouvoir la participation de la société civile à la définition des politiques publiques, et à générer une responsabilité accrue des acteurs à leur propre niveau d'intervention. Le développement durable inscrirait ainsi son action dans une recomposition du champ politique et institutionnel, qui affecte tant la manière dont s’effectue la décision politique que les représentations traditionnelles relatives à la façon dont se conjuguent l’intérêt général et les intérêts particuliers.
Cette année, le séminaire sur la « gouvernance du développement durable » sera principalement consacré à l’étude des « standards » et autres dispositifs de normalisation, visant à la définition et la diffusion de « bonnes pratiques », en particulier dans les secteurs agricole, forestier et agroalimentaire.
Il s’agit alors d’aborder les « normes » ou « standards » ainsi que la « certification » comme des instruments de régulation et, à partir de là, d’interroger les implications politiques et institutionnelles de ces dispositifs, c’est-à-dire en particulier leur contribution à une redéfinition des frontières entre le « public » et le « privé » ; entre le « technique » et le « politique » ; sur les changements d’échelle du contrôle démocratique (« national » / « international » / « transnational ») qui leur est associé ; sur la redéfinition des rapports Nord / Sud qu’ils entendent porter.
Le séminaire aura lieu une fois par mois, le jeudi de 13h30 à 16h30, jusqu'en décembre 2009.