Présentation
Pour que les contributions déterminées au niveau national (CDN) conduisent à des actions significatives sur le terrain, elles doivent inclure des actions à court terme qui s'attaquent directement aux principaux facteurs et foyers d'émissions de gaz à effet de serre — et pas seulement des objectifs d'émissions — sur la base d'une perspective de développement à long terme qui identifie les transformations systémiques. Il faut pour cela changer la façon dont les CDN sont perçues, d'engagements contraignants en termes d'ambition à des instruments stratégiques qui démontrent un leadership différencié et permettent une collaboration internationale. Dans ce contexte, ce Document de propositions fournit un cadre permettant d'évaluer les nouvelles CDN au fur et à mesure de leur publication.
Messages clés
- L'ambition de ce nouveau cycle de CDN devrait être évaluée sur la base de leur capacité à mener des actions à court terme alignées sur les transformations du système vers des sociétés prospères, résilientes et neutres en carbone. Pour ce faire, il convient de se concentrer sur les facteurs d'émissions et d'adopter une perspective à long terme.
- Les transformations clés qui devraient être abordées par des stratégies nationales solides sont les suivantes : (1) des transformations pour soutenir une diminution constante de l'utilisation des combustibles fossiles ; (2) des transformations pour soutenir l'utilisation des terres comme puits de carbone et pour réduire les émissions agricoles autres que le CO2 ; (3) des stratégies pour lutter contre l'inertie des infrastructures et des technologies, de la gouvernance et des institutions, des modes de vie et des comportements ; et (4) des considérations sur les effets socio-économiques de la transition énergétique/écologique.
- En définitive, les CDN ne devraient pas être considérées uniquement comme des engagements d'ambition avec des objectifs en termes d'émissions, mais également comme des instruments stratégiques qui abordent l'économie politique actuelle d'un pays grâce à la mention explicite et granulaire de l'action transformatrice comme base utile pour l'élaboration des politiques nationales et la promotion de la collaboration internationale.
- L'accent mis sur les transformations peut renforcer le sentiment d'une différenciation constructive entre les pays, leur permettant de poursuivre des stratégies bénéfiques pour leur économie tout en soutenant l'ambition climatique (et en les obligeant à en rendre compte) et en fournissant une image plus claire des tendances mondiales en matière de transformation, en particulier dans les pays du G20.
- En donnant la priorité à des objectifs réalisables et prudents pour éviter un engagement excessif, les pays risquent de limiter leur ambition, leur capacité d'action étant influencée par les signaux qu'ils envoient, ce qui, en fin de compte, façonne les attentes et stimule les investissements. Au contraire, se concentrer sur les transformations renforcerait l'action et l'ambition mondiales en envoyant des signaux critiques aux acteurs économiques, façonnant les actions et la coopération mondiale.